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Végétariens, carnés : comment cohabiter ?

Ces dernières années, le nombre de végétariens et de vegans n’a cessé d’augmenter. Le marché des produits vegans a une croissance moyenne de 8,4 % par an depuis 2015.

Blague de réveillon :

“Comment tu as tenu le coup à ton réveillon chez le vegans ?

– Très très bien, je m’étais mis des patchs de rondelles de saucisson partout sur le corps”

C’est soir de fête et beaucoup de têtes se grattent : dans la cuisine, c’est en se demandant ce qu’on va bien pouvoir faire pour ceux qui ne mangent pas de viande. Dans le rayon d’une épicerie, c’est en cherchant des produits que tout le monde pourra partager. Chacun s’accommode des choix des autres, mais ne le comprend pas souvent. Aborder le sujet est souvent périlleux. La consommation de viande est un des “sujets qui fâchent”.

Crédit Photo : Miika Laaksonen

L’importance de la viande dans nos sociétés

Pour l’homo sapiens vivant dans un environnement hostile où la nourriture est rare, l’apport de viande est salutaire : riche en protéines et très énergisante, elle permettait aux chasseurs cueilleurs de survivre et de se développer. Au fil des milliénaires, la viande est devenue un aliment très chargé socialement, tant au niveau des rituels religieux que du statut social et économique. Certaines viandes étaient proscrites à certaines parties de la population et dans beaucoup de sociétés, elle tient une place de choix dans l’hospitalité.

Mais dans nos sociétés d’abondance où nous faisons très peu d’exercice comparé à nos ancêtres, où nous ne respectons pas le cycle des saisons et avons accès à tout, tout le temps, chaque aliment consommé sans trêve tout au long de l’année devient dangereux. De par son statut prestigieux, la proximité que nous pouvons ressentir par rapport aux animaux et les désastres écologiques de l’élevage intensif, consommer moins de viande est devenu le premier élément de changement dans l’alimentation consciente.

Crédit Photo : Antonio Grosz

Une prise de conscience

Ces dernières années, le nombre de végétariens et de vegans n’a cessé d’augmenter. Le marché des produits vegans a une croissance moyenne de 8,4 % par an depuis 2015. En 2018, un quart des Français étaient flexitariens, c’est à dire diminuaient intentionnellement leur consommation de viande. L’argument principal est éthique, lié aux conditions d’abattage et d’élevage. Puis vient l’argument écologique, car l’impact environnemental de l’élevage est très élevé en termes de gaz à effet de serre — l’élevage de bovins représente 15 % des émissions humaines de gaz à effets de serre — de consommation d’eau et utilisation des terres.

Mais de nombreux dangers guettent cette nouvelle tendance, et les mauvaises habitudes ne se perdent pas : la tendance à consommer de nombreux produits végétariens venus de loin et qui ont souvent un impact néfaste sur l’environnement comme le soja, ou encore manger des fruits et légumes hors saison.

Crédit Photo : Ella Olsson

L’argument de la santé liée à une diminution de la viande fait aussi son chemin. Une récente étude suggère que le remplacement de protéines animales par des protéines alternatives pourrait diminuer la mortalité liée à une mauvaise alimentation (diabète, maladies cardio vasculaires) dans les pays à moyen et haut revenu. Mais les régimes végétariens ne sont pas en manque de problèmes de santé. Carence en fer, irritation du colon (trop de légumes), excès de fructose (trop de fruits).

À croire que le vrai problème ne se situe pas dans la viande mais dans l’excès et le manque de diversité des régimes alimentaires.

L’urgence de retrouver la diversité

Nous évoluons dans un monde qui nous propose souvent les méthodes simples et les formules toutes faites pour  améliorer notre bien-être. Un nouveau régime, une série d’exercices à faire, 10 minutes de méditation par jour. Pour aller vite et faire simple. L’ennui c’est que nous n’intégrons pas la complexité des choses. Comment manger ? Tout dépend de notre mode de vie, de nos heures de sommeil, de notre patrimoine génétique, du lieu où nous vivons.

Savoir adapter son régime en fonction de ces paramètres exigerait de nous une prise de conscience de notre corps et une analyse de notre environnement, plus difficile que de bannir des aliments et d’en surconsommer d’autres. C’est une autre relation à la nourriture qui serait peut-être le premier pas vers un changement en profondeur de la société.

Sarah Roubato

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