Désormais la détention des baleines et dauphins est interdite dans les aquariums de Vancouver. Un grand pas pour la lutte contre la captivité. Retour sur ce succès et sur les avancées observées à travers le monde.
Vancouver : un nouveau pas établi
Après de longs débats, un vote à l’unanimité de la Commission des parcs de Vancouver vient d’interdire la détention de baleines et dauphins dans les aquariums. Même si les autres mammifères marins n’ont pas été évoqués, c’est un grand pas que vient de faire la huitième plus grande municipalité canadienne en matière de captivité animale. Un nouveau règlement sera ainsi proposé en mai. A la suite des délibérations, refusant de répondre aux questions posées, les représentants de l’aquarium ont finalement ajouté qu’ils trouvaient « dommage que les discussions se soient focalisées sur l’intérêt scientifique des détentions et non sur l’aspect de la préservation des espèces, quand on sait que nous vivons la plus grande extinction des espèces depuis celle des dinosaures ».
De leur côté, les associations de protection animale dont PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) se sont réjouies de ce vote unanime mais soulignent que le combat n’est pas terminé pour les autres espèces. L’association Tracy Reiman insiste quant à elle, sur l’utilisation des fonds pour notamment libérer les bélugas dans des sanctuaires marins. Le parc avait déjà fait parler de lui au sujet des bélugas en novembre 2016. En effet, l’aquarium accusait la perte de deux bélugas en deux semaines et comptait tout de même acquérir cinq bélugas supplémentaires pour une mise en scène lors d’un évènement à plusieurs millions de dollars. Cet incident avait soulevé une prise de conscience collective sur les conditions et les ambitions du parc.
« Dommage que les discussions se soient focalisées sur l’intérêt scientifique des détentions et non sur l’aspect de la préservation des espèces, quand on sait que nous vivons la plus grande extinction des espèces depuis celle des dinosaures ».
Qu’en est-il ailleurs ?
En 2010, un incident tragique avait déclenché une polémique lors de l’attaque mortelle d’une orque sur sa dresseuse en plein spectacle à Seaworld en Floride. En 2013, le documentaire américain Blackfish (montrant au grand jour les conditions de détention dans les parcs) révélait que la captivité des orques déclenche de graves psychoses sur ces espèces. L’onde de choc provoquée par cette investigation aux Etats Unies, a réussi à mettre en marche des changements au sein du groupe souhaitant redorer son image. SeaWorld avait annoncé que la population d’orques captives ne serait pas renouvelée (arrêt des transferts, des naissances et pas de captures). De son côté, l’aquarium national de Baltimore a annoncé le transfert de ses dauphins captifs vers un sanctuaire marin d’ici 2020. Quant à l’Argentine, elle a pris la décision de fermer un delphinarium en juin dernier.
En France, c’est notamment le parc aquatique Marineland qui soulève l’indignation des associations. Ce parc célèbre pour ses représentations avec des orques fait l’objet d’une enquête préliminaire suite aux plaintes déposées pour « actes de cruauté » et « maltraitance envers les animaux » depuis mars 2016.
Alors que quatorze pays d’Europe ont déjà interdit les delphinariums, cette nouvelle étape au Canada relance l’attention sur les dires de la Ministre de l’Ecologie. Bien que Ségolène Royal ait promis une modification de la législation il y a plus d’un an, la ministre a repoussé la publication de l’arrêté sur « les règles de fonctionnement des établissements détenant des cétacés » alors que celui-ci devait paraître ce mardi 4 avril 2017. Le cabinet de la ministre a communiqué sur le sujet en précisant que Mme Royal souhaite un « arrêté plus ambitieux ».
Les associations perplexes attendent la prochaine date de publication de cet arrêté. Pourvu qu’il soit à la hauteur de ces nombreux mois d’attentes.
Sources : Marianne / Télérama / 20 Minutes

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