C’est le monde à l’envers… Aux États-Unis, une équipe de recherche travaille actuellement sur un nouveau projet très « ambitieux » : modifier génétiquement des vaches afin qu’elles puissent devenir résistantes à la montée des températures due aux gaz à effet de serre. Financée à hauteur de plus de 730 000 dollars, ces recherches ont pour but de permettre aux consommateurs de continuer à manger une viande de qualité, même par des températures très élevées.
Une nouvelle race de vache
Les climats chauds et humides ne permettent pas de garantir une viande de bonne qualité… Selon Rachel Mateescu, « le stress thermique est un des principaux facteurs limitant la production de protéines animales et affecte négativement la santé et le bien-être des bovins dans les régions subtropicales et tropicales (…); son impact devrait augmenter considérablement en raison du changement climatique. D’où la nécessité de trouver des moyens de faire face au stress thermique pour améliorer la productivité de l’industrie du bétail des États-Unis et sécuriser les approvisionnements alimentaires mondiaux. »
Alors que plus de la moitié du bétail vit dans des pays aux climats chauds et humides, les chercheurs sont en passe de mettre au point une nouvelle race de vache, inspirée des races qui possèdent déjà une bonne résistance à la chaleur, comme les Angus ou Brahmane. L’objectif de l’étude est d’identifier des variants génétiques intéressants (en ce qui concerne la résistance à la chaleur) pour transmettre ces propriétés à d’autres races de bovins. C’est grâce au CRISPR, un outil d’édition génomique, que cette manipulation est rendue possible et que des vaches « OGM » pourraient voir le jour.
Quand l’Homme renonce à lutter contre le réchauffement de la planète…
Mais n’est-il pas paradoxal de modifier les vaches pour qu’elles soient résistantes à la chaleur, plutôt que de lutter contre le réchauffement climatique lui-même? Encore pire, permettre aux exploitants de multiplier les élevages malgré des conditions climatiques défavorables ne risque-t-il pas de renforcer le réchauffement de la planète ? En effet, les élevages d’animaux – et en particulier de bovins – sont une source très importante de gaz à effet de serre (environ 18% des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine selon un rapport de la FAO Livestock’s long shadow). Selon le 5 ème rapport du GIEC, une diminution importante de la consommation de viande reviendrait à diviser par deux le parc automobile mondial !
Ce type de recherche en dit long sur l’état d’esprit de certains laboratoires de recherche et des organismes qui les financent… Une parfaite illustration de la tendance actuelle, qui est au refus de prendre en compte les conséquences à long terme du réchauffement climatique (montée des eaux, déplacement de populations, réfugiés climatiques, pénurie alimentaire, …) et de modifier nos comportements et nos habitudes alimentaires en conséquence.
Source : UF/IFAS

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