En 2011, Océane se rend à Sao Paulo pour rejoindre un garçon rencontré quelques mois plus tôt. Seulement, celui-ci ne pointe pas le bout de son nez et sans le savoir, change la vie de la jeune fille. De rencontres en opportunités, Océane se retrouve protagoniste d’un projet d’éco-village autosuffisant aux allures utopiques.
L’amour comme boussole
Tout au long de l’histoire contée sur son blog et sa web série, Oriane se laisse guider par les belles rencontres et l’amour qu’elle porte au coup de foudre du mois de décembre 2011 : Marreco (Marcio de son vrai nom). Elle est Française et fille de deux enseignants retraités, privilégiée par ses études et ses voyages à travers le monde ; lui est Brésilien, issu d’une famille très humble de la périphérie d’une grande ville, il vient de décrocher sa licence en agro-écologie après 10 ans de petits boulots et de voyages en stop. Son rêve de posséder un terrain sur lequel il puisse devenir autosuffisant et appliquer ses connaissances en agro-écologie semble se dessiner de plus en plus précisément.

Ecovila Viva
Tout a commencé sur un terrain prêté par un propriétaire espérant créer un éco-village. Nommé « Ecovila Viva », ce terrain sera l’endroit parfait pour mener à bien leurs premières expériences, apprendre de leurs erreurs, renforcer leurs expériences et apprivoiser une vie communautaire et de travail. Seulement, le propriétaire de l’éco-village souhaite garder un système hiérarchique qui entrave l’idéal de ce nouveau système horizontal.
Plus forts ensembles
Après avoir quitté l’Ecovila Viva, Marreco et Océane se sont installés chez leur ami Ricardo. Forts de cette stabilité temporaire, ils reprennent tout à zéro et rallient une communauté d’utopistes convaincus du monde entier. Petit à petit, les idées fusent et le projet d’un système solidaire et respectueux de l’environnement se construit. Des habitations sommaires sortent de terre grâce à l’aide de volontaires et la petite communauté commence à élever des poules, cultiver des légumes, notamment du maïs et du manioc, mais aussi à fabriquer du fromage et récolter du miel ; les compétences se croisent et l’apprentissage de la vie rurale se renforce. La vente de ces produits leur permet de monter une cagnotte qui les aide à subsister le temps de la transition vers un mode de vie autonome. Malheureusement, le père de Ricardo souhaite récupérer ses terres ; ce nouvel obstacle leur fait comprendre que le seul moyen de subsister de manière durable est d’investir dans la terre afin de devenir propriétaires et indépendants.

Le vrai début
Suite à ce nomadisme forcé, Marreco, Oriane et un autre couple achètent un terrain couvert à 80% de forêt, sans électricité mais avec un courant d’eau descendant. C’est décidé : l’éco-village vient de trouver le nid dans lequel il va naître. Une fois de plus, des volontaires des quatre coins du monde viennent apporter leur force de travail pour construire les habitations de ce village tout juste né. En attendant que leurs maisons soient sur pied, Oriane et Marreco habitent dans un hameau jouxtant le terrain qui devient un lieu engagé et symbolique du collectif alternatif de Rio Pomba. Cette petite ville abrite la présence d’une université qui dispense des cours d’agro-écologie. La maison des deux aventuriers devrait être finie en 2017, ils souhaitent voir le projet s’agrandir grâce à l’arrivée des nouveaux participants, mais aussi par l’élargissement du réseau local entre différents lieux communautaires et écologiques des alentours.


Engagement et philosophie
Le blog d’Oriane explique leur cheminement vers l’objectif d’un éco-village indépendant et porte un regard profond sur les systèmes sociaux qui régissent une telle organisation. Genre, domination, hiérarchie… Les questions soulevées sont des plus pertinentes et son discours est d’une transparence éblouissante. Elle souligne les difficultés organisationnelles et relationnelles liées à cette transition profonde, l’hypocrisie n’a pas sa place dans son discours.
Ce choix de vie est un engagement certain pour une vie nouvelle, mais aussi pour une société différente. Est-ce que l’extrémisme de nos sociétés contemporaines et du capitalisme est à l’origine de ces nombreux retours aux sources ? Les rapports à la société basés sur des contraintes matérielles et d’apparences, les gouvernances et les systèmes commerciaux frénétiques sont-ils en train de créer une jeunesse désenchantée ? Est-ce que la rupture franche et nette avec la société est une nouvelle révolution ? Il semblerait qu’une partie des réponses à ces questions se retrouveront dans le long métrage d’Oriane qui devrait voir le jour dans environ un an.

Crédit Photos : Avec autorisation de Oriane Descout

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