Les élus de l’opposition au conseil régional accusent la présidente de la région Île-de-France d’utiliser le budget handicap afin de financer une « consultation d’urbanisme sur les autoroutes ».
Une décision qui provoque la colère des associations
Dimanche 8 juillet, Mounir Satouri, élu de la région Île-de-France et président du groupe Alternative Écologiste et Sociale, ainsi que ses homologues ont dénoncé « un scandale » qu’ils auraient découvert en commission permanente : Valérie Pécresse, présidente de la région, utiliserait l’enveloppe dédiée à la création de transports adaptés à la demande des personnes handicapées, qui s’élève à hauteur de 730 000 euros. Selon les élus cet argent servirait à financer « une consultation internationale sur le devenir des autoroutes » lancée par le Forum métropolitain du Grand Paris.
« C’est un signal négatif envoyé aux personnes en situation de handicap dans notre région. L’isolement et le manque de mobilité des personnes handicapées est un sujet trop sérieux pour qu’on réduise les budgets » dénonce Mounir Satouri. En effet, la région cofinance le service PAM (Pour Aider à la Mobilité) avec les huit départements franciliens et Île-de-France Mobilité.

Le conseil se justifie
Néanmoins le conseiller régional de la majorité, Pierre Deniziot, chargé du handicap, défend la décision de la présidente en expliquant que « 14 millions d’euros sont budgétés, alors que les dépenses prévues cette année seront de 12 millions d’euros », il n’y a donc, selon lui, aucune réduction de service. L’exécutif régional dénonce un acharnement ainsi qu’une « présentation caricaturale » de l’action.

En France, 12 millions de personnes sont touchées par un handicap, dont 20% de façon « visible » (tel que le handicap physique nécessitant un fauteuil roulant). Malgré tout, aujourd’hui encore trop de personnes handicapées ne peuvent bénéficier du dispositif PAM, et les utilisateurs affirment également que la qualité de service laisse parfois à désirer ; ce qui dénote une marge d’amélioration et donc d’investissement.
Le service PAM emploie des conducteurs spécialement formés pour l’accompagnement des personnes à mobilité réduites, mais l’accessibilité des lieux publics et des transports restent également un point à développer dans la région.
De son côté, le comité Entente, qui réunit les associations franciliennes de personnes en situation de handicap et de leur proches, s’interroge donc : « pourquoi ne dépense-t-on pas plus dans la limite des fonds ? ». Claude Boulanger, membre du conseil économique, social et environnemental régional se dit « stupéfait » d’une telle pratique en pleine annonce d’un vaste plan de mesures pour promouvoir « une région solidaire ».