Près de 160 sangliers tués en une partie de chasse. Ce triste record a été battu par 84 chasseurs dans la forêt de La Croix-aux-Bois (Ardennes), ce 27 novembre.
« Pas de problème »
L’évènement fait polémique, y compris parmi les chasseurs. « Un véritable carnage ! » dénonce-t-on, tandis que René Debrosse, le directeur de la chasse, se justifie : « Ce qui est arrivé est un coup du sort. Pour l’éthique de la chasse, ça fait beaucoup. J’aurais préféré en faire 20 ou 30 par jour de chasse, mais on ne choisit pas ». Celui-ci estime qu’il y avait environ « 250 sangliers sur cette battue de 62 hectares ».
« C’est dans les règles étant donné qu’ils ont le nombre suffisant de bracelets pour mettre à ces animaux » a pour sa part déclaré un représentant de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.
« On sait qu’ils n’ont pas encore atteint leur quota, près de 300 bagues, donc il n’y a pas de problème pour nous ».
« Pas d’honneur »
Durant la battue, trois cents balles ont été tirées. « Il n’y a plus aucun respect de l’animal, cela ne doit pas se reproduire. Dans le lot, certaines bêtes sont sûrement parties blessées, d’autres n’ont pas été retrouvées, une partie du gibier était inexploitable. Il n’y avait pas d’honneur. » témoigne l’un des participants. L’ordre de mettre fin à la chasse aurait parfaitement pu être donné. Jean-Pol Gambier, président de la fédération de chasse des Ardennes « condamne fortement » cette chasse, bien qu’il n’ait aucun pouvoir de sanctionner les responsables.

Le manque de sécurité et de communication pendant la partie a aussi été pointé. « En termes de sécurité, c’était limite. D’ailleurs, cela s’est passé juste à côté de Grandpré, où a déjà eu lieu un accident de chasse récemment », explique un participant. Le mois dernier, un autre accident s’est produit en Ariège lors d’une chasse au sanglier. Un rabatteur, chargé de ramener le gibier vers ses camarades de chasse, est mort après avoir reçu par erreur une balle en pleine poitrine.
La chasse est de plus en plus sujette à discussion, comme le prouve par exemple l’engagement du député LREM Loïc Dombreval. « Il faut absolument arrêter l’agrainage des sangliers. Aujourd’hui, c’est devenu une pratique pour les engraisser et les tuer plus facilement ». Celui-ci s’érige contre nombre de pratiques touchant à la maltraitance des animaux et a pris la présidence du groupe d’études Condition animale au Palais-Bourbon.