Océane et Léa sillonnent depuis 3 ans et demi les routes des Landes et du Pays Basque avec Willy, leur camion. Avec lui, elles ont monté la Vrac Mobile : une épicerie itinérante, bio, locale et zéro déchet !
Travailler en accord avec ses valeurs
Il y a presque quatre ans, Océane et Léa travaillaient chez Surfrider Foundation Europe, à Biarritz, tout particulièrement sur la problématique des plastiques. Là-bas, elles ont rencontré Jérémie Pichon, de la famille Zéro Déchet, qui commençait tout juste leur défi. Elles ont alors décidé de tenter le challenge et se sont rendues compte qu’il y avait un manque de magasins adéquats sur leur territoire. Une soirée arrosée et un film inspirant plus tard, elles ont alors eu une idée : pourquoi pas créer une épicerie zéro déchet itinérante ? La Vrac Mobile !
« L’idée, ce n’était pas que proposer une épicerie zéro déchet mais surtout une démarche complète de consommation : vrac, bio, locale et humaine, en sachant à qui on achète et comment sont faits les produits. On s’est lancés à la recherche de producteurs et d’artisans qui remplissent tous les critères. Ce qui nous a d’abord surpris puis tout de suite conforté dans notre idée, c’est d’arriver à construire un projet à la hauteur de nos valeurs : on a fixé la barre hyper haut et on a trouvé une multitude de produits et producteurs ! » raconte Océane, accoudée au comptoir de Willy, au marché de Labenne, pour La Relève et La Peste

Que ce soit à travers les annuaires bio, les réseaux de producteurs ou le bouche-à-oreille, Océane et Léa ont ainsi pu monter une gamme très complète de produits : du riz qui vient de Navarre ou de Camargue, et pas d’Asie, des lentilles blondes et même du quinoa des Landes. Elles ont reçu un accueil chaleureux de producteurs passionnés par leur métier et leur terroir, qu’ils soient basques ou landais.

Faire société autrement
Il y a 4 ans, le terme « zéro déchet » arrivait tout juste en France et tout le monde n’était pas engagé autour de cet enjeu. Océane et Léa ont réussi à trouver des solutions avec certains producteurs pour réduire leurs déchets et emballages. Cela a permis aux producteurs de démarcher par la suite d’autres commerces en proposant du vrac, avec l’ouverture d’une nouvelle gamme. « Au final, certains étaient même soulagés de livrer un gros sac en kraft de 25kgs plutôt qu’une multitude de petits sachets plastiques de 500g. » sourit Océane
« On s’est toujours dit qu’on voulait que notre entreprise serve notre vie personnelle et pas le contraire. Donc ce projet, c’était d’abord beaucoup de liberté, puis surtout une aventure humaine incroyable. Là, on a été en panne pendant un mois et demi, et on a réalisé à quel point le contact avec les clients et les commerçants des marchés nous manquait. On n’est pas seules, on a rencontré plein de gens formidables qui font de la nourriture ultra-qualitative et locale. Et ça donne une force incroyable. » confie Océane, co-fondatrice de la Vrac Mobile, pour La Relève et La Peste

Aller sur les marchés a aussi permis aux deux vraqueuses de rencontrer un public non-convaincu : des papys-mamies « qui aiment bien le côté petite quantité, pas de gaspi et gestion du budget », des jeunes qui font les fins de marché en récup et se complètent à la Vrac Mobile en céréales et légumineuses, puis des passants ou des touristes qui découvrent les produits locaux comme les pâtes au piment d’Espelette.
Après trois ans et demi d’aventure, Océane et Léa ont bientôt atteint leur objectif : avoir une activité stable qui leur permette de se verser deux salaires décents. Pour elles, pas question de franchiser le projet ou ouvrir une boutique pour l’instant, elles veulent rester à taille humaine pour maintenir un contact de proximité avec leur réseau.
Puis depuis, cette idée a fait son chemin : une cinquantaine d’épiceries du genre existe maintenant dans toute la France. Une carte est ici pour trouver « votre Vrac Mobile ».