Si le débat revient régulièrement sur le pétrole ou le nucléaire, nous avons tendance à oublier que 44 % de l’émission de CO2 sont dus à la production de charbon, dont la Chine représente 46 % de la production mondiale.
Sur le continent africain, la production d’énergie reste majoritairement centrée sur le charbon. Pourtant, le continent dispose de beaucoup d’atouts qui permettraient aux énergies renouvelables de fournir la majeure partie de l’énergie. Et beaucoup de “chercheurs d’énergies propres” s’échinent à inventer des alternatives.
En Côte d’Ivoire, c’est le gaz naturel qui est majoritairement utilisé, mais ne suffit pas à combler la demande croissante. Le pays cherche à diversifier sa production et à respecter son objectif pris à la COP21 d’une réduction de 28 % de réduction de gaz à effets de serre d’ic i 2030.

Dans ce contexte, une centrale électrique à biomasse, alimentée par les déchets issus de la production de cacao, sera construite en 2030. Ces déchets – cabosses vidées et fèves inutilisables – représentent 26 millions de tonnes par an selon Yapi Ogou, directeur général de la SODEN, la Société Ivoirienne des Energies Nouvelles. Habituellement brûlés en plein air, ces déchets brûlés dans une chaudières permettront d’économiser 250 000 tonnes d’émission de CO2 par an. Cette unité de production de charbon bio sera mise en place dans le sud du pays, à Affery.
« Ce n’est que le début – je considère ce projet comme le premier et il y en aura d’autres. Il créera des emplois, de nouvelles opportunités pour les agriculteurs et pour l’économie du cacao. Cela contribuera non seulement à garantir la sécurité énergétique de la Côte d’Ivoire mais aidera aussi à atteindre l’objectif fixé lors de la COP21 de réduire nos émissions de CO2 de 28 %. » Yapi Ogou.
Ce projet d’énergie alternative permet à la fois de lutter contre la déforestation, de réduire les maladies respiratoires et de produire une énergie moins chère, le prix de production au kilogramme étant de 150 FCFA au lieu de 300 FCFA pour le charbon de bois. Avantages environnementaux, de santé publique et économiques donc… que demander de plus ?