Un défenseur de l’environnement et chef indigène a été assassiné en Amazonie.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé, ce 15 août, l’assassinat d’un chef indigène luttant contre la déforestation en Amazonie brésilienne.
En effet, le peuple Guajajara lutte depuis des années pour la défense de ses forêts notamment dans l’État de Maranhao où 71 % de la surface forestière aurait disparu. Au sein de cet État, le trafic de bois est de plus en plus important. La forêt et ses habitants voient des monocultures agricoles se multiplier au service de l’huile de palme et du soja.

La tribu, « fatiguée » d’attendre que le gouvernement agisse, a alors mis en place un groupe appelé « gardiens de la foret » afin de repousser les bucherons de leur territoire. Aujourd’hui, ils sont confrontés à « une mafia du bois agressive, puissante et armée ayant des liens étroits avec des responsables politiques locaux et nationaux » explique le directeur de Survival international.
Assassinats en série chez les gardiens de la forêt
« Le chef de la tribu Guajajara, Jorginho, de la terre indigène Arariboia en Amazonie, a été assassiné à la fin de la semaine dernière », a déclaré l’Insitituto Sociambiental, une ONG brésilienne intervenant dans le social et l’environnemental.
Alors que le chef du peuple Guajajara était valorisé sur la scène internationale pour son combat dans la région la plus menacée de l’Amazonie brésilienne, les autorités locales n’ont fourni aucune information après la découverte du corps. Retrouvé à proximité d’un fleuve, les autorités chargées de l’enquête ont très vite « privilégié » la piste de la noyade.

Une découverte toutefois douteuse, qui ne parvient pas à convaincre la communauté locale. En effet, le Brésil déplore un record « d’assassinats douteux » de défenseurs de l’environnement ces dernières années. En 2017, cinquante-sept homicides ont eu lieu d’après l’organisation Global Witness, soit un quart des 207 assassinats enregistrés dans le monde. 80 membres de la communauté ont été tués depuis les années 2000.
« L’assassinat de Jorginho s’inscrit dans une séquence de morts liées au conflit sur l’exploitation des arbres dans la région » s’est exprimée Sonia Guajajara chef indigène auprès de l’AFP.
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