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La tragédie humanitaire au Yémen : sauvée de la famine, cette fille meurt du choléra

La « guerre oubliée », c’est ainsi que les ONG appellent la guerre qui oppose les Houthis alliés aux forces fidèles à l’ancien président au gouvernement en place, appuyé par l’Arabie saoudite. Mais plus qu’une « guerre oubliée », c’est une véritable crise humanitaire sur laquelle la communauté internationale est en train de fermer les yeux : la famine et […]

La « guerre oubliée », c’est ainsi que les ONG appellent la guerre qui oppose les Houthis alliés aux forces fidèles à l’ancien président au gouvernement en place, appuyé par l’Arabie saoudite. Mais plus qu’une « guerre oubliée », c’est une véritable crise humanitaire sur laquelle la communauté internationale est en train de fermer les yeux : la famine et l’épidémie de choléra viennent s’ajouter au climat apocalyptique de ce pays dévasté…

Parce que parfois les images parlent davantage que les mots, leur donnent ce grain de réalité qui nous force à ouvrir les yeux, le médecin Ahmad Algohbary, qui avait soigné la petite Batul de la famine, avait diffusé la photo de son état avant et après le traitement. 2 mois plus tard, ce dernier annonce que Batul est décédée, victime du choléra.

Quand Ahmad Algohbary a pris connaissance de la situation de Batul, celle-ci se trouvait déjà dans un état de sévère malnutrition. Son père, fermier, avait perdu toutes ses ressources à cause des bombes qui ont dévasté ses cultures. Il lui était impossible d’emmener sa fille se faire soigner, les hôpitaux étant payants et les centres de soin de l’Unicef, débordés et trop loin de leur village isolé. Pour venir en secours à la petite fille de 5 ans, le médecin publie alors sa photo sur Twitter, récoltant ainsi les 1 000 dollars nécessaires pour sa prise en charge.

Au bout de trente jours, Batul « revenait à la vie » annonçait le médecin. « Lorsqu’elle est rentrée au village, elle allait vraiment mieux. Elle riait, elle jouait au football avec les autres enfants du village. » Pourtant, deux mois plus tard, c’est le second fléau du Yémen qui est venu frapper Batul, qui avait vaincu la famine. Touchée par le choléra, ses parents sont incapables de trouver les ressources suffisantes pour l’emmener à l’hôpital… L’histoire de Batul, c’est celle de milliers de personnes, qui se battent contre ces fléaux ravageurs pendant que les querelles internationales condamnent définitivement ces populations.

Batul est ainsi devenue un symbole. Le symbole du drame vécu par toute une population, de l’impuissance des médecins face à la progression des épidémies et aux dévastations de la guerre qui vont jusqu’à détruire des hôpitaux. Dans un article publié le 26 août 2016, Rasha Mohamed, chercheuse sur le Yémen à Amnesty International annonçait :

« La frappe aérienne qui a touché l’hôpital rural d’Abs, dans le gouvernorat d’Hajja, au Yémen, le 15 août, est la quatrième attaque contre un hôpital de Médecins Sans Frontières (MSF) en 10 mois. Cela n’a en rien atténué le choc. »

Les mots nous manquent. Que dire d’une armée qui est capable de répandre la mort dans les lieux mêmes où des hommes et des femmes se battent pour la vie ? D’après la Croix-Rouge, près de 2 millions d’enfants sont touchés par la famine, 400 000 cas suspects de choléra ont été détectés depuis le mois d’avril et 1 900 en sont mortes. L’OMS alerte que plus de 600 000 personnes pourraient être atteintes du choléra d’ici la fin de l’année.

Et pendant ce temps l’Arabie saoudite bombarde les hôpitaux ? Que font les Nations unies, se cachent-elles les yeux ?

Ahmad Algohbary est lui aussi dans l’incompréhension :

« Les Yéménites n’ont plus d’argent, pas d’eau potable, pas de nourriture et vivent dans les déchets. C’est horrible de voir ses voisins fouiller dans les déchets pour trouver de la nourriture pendant la nuit, pour que personne ne les voie, surtout pas leurs enfants. Imaginez cette situation dans votre pays, à Paris, en Angleterre ou aux Etats-Unis. Nous sommes les mêmes êtres humains que vous, donc ne nous laissez pas seuls. »

Crédits Photo : Ahmad Algohbary, Médecins Sans Frontières

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