Le Secours populaire et l’association du « Camion douche » ont été verbalisés pour occupation illégale du domaine public par la police municipale de Toulouse.
Un accord tacite
Le Secours populaire de Haute-Garonne distribue, chaque dimanche sans exception, place du Salin, une centaine de petits déjeuners. En effet, les bénévoles toulousains se donnent rendez-vous à cet endroit depuis plus de 30 ans, afin d’aider les personnes les plus démunies. De plus, depuis plusieurs mois, les sans-abris peuvent bénéficier d’un service de douche, grâce à la présence de l’association « Camion douche ». Rendez-vous plus qu’important donc pour les sans-abris ou personnes en difficulté.
Tout semblait fonctionner dans l’intérêt de tous, c’est donc avec grande stupeur que les deux associations se sont fait verbaliser ce dimanche 26 novembre par la police municipale pour « occupation illégale du domaine public ».
Choqué par ce mode de fonctionnement, le responsable de la distribution au Secours populaire a partagé son mécontentement sur les réseaux sociaux. Il explique, lors d’une interview avec 20 minutes :
« Il y a toujours eu un accord tacite avec la municipalité pour que nous puissions nous installer place du Salin. Il y avait des travaux programmés. Les places de parking ont été supprimées et des barrières installées. Pour pouvoir continuer à venir le dimanche matin, nous avons demandé à la mairie un double des clés qui nous a été remis. »

Crédits : C. Puech/SP31
Il y a trois semaines, la police municipale est venue prévenir les associations qu’elles occupaient la place de manière illégale. Bien que les associations bénéficient d’accords tacites, elles ont néanmoins fait des démarches afin « d’officialiser » leur présence. En effet, elles ont envoyé des courriers au service concerné, sans réponses jusqu’alors.
Les associations soupçonnent que cette venue et ces pressions soient liées à certaines associations de riverains souhaitant faire « place nette ». Soupçon qui a d’ailleurs été confirmé aujourd’hui même, suite à « un témoignage fai[san]t part d’une plainte déposée par l’association de ce quartier « bon chic bon genre » auprès du maire de quartier afin de faire disparaître la présence de cette action du Secours Populaire le dimanche matin! »
« Quiproquo administratif »
De son côté, la municipalité affirme qu’il s’agit d’un quiproquo administratif. La réglementation qui régit l’occupation du domaine public aurait changé depuis peu, sans être communiquée auprès des associations.
L’affaire prenant de l’ampleur, les associations ont été reçues ce mardi. Les élus ont donc indiqué aux responsables des associations qu’ils ne donneraient pas suite aux PV et « qu’ils pouvaient continuer la distribution de petits déjeuners le dimanche matin durant la période hivernale ».

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