Le combat de Greenpeace
En avril 2017, les militants de Greenpeace érigeaient de fausses plateformes d’exploration pétrolière dans plusieurs villes de France. L’action visait à sensibiliser le public sur les projets d’exploration de Total au large des côtes Nord du Brésil. Quelques mois auparavant, un récif corallien avait été découvert dans cette zone à l’embouchure de l’Amazone.
« Comment il réagirait à un forage pétrolier sur un site qui lui est cher, dans son proche environnement, comme ici au Miroir d’Eau, ou sur la Dune du Pilat près d’Arcachon ? Les gens diraient « c’est stupide, c’est n’importe quoi ! » Eh bien le récif corallien de l’Amazone peut paraître loin pour le public, mais c’est pareil » s’insurgeait Nathalie Makowski, porte-parole de Greenpeace.

Le mois d’avant, en mars 2017, les militants de l’ONG avaient déversé 3000 litres de mélasse devant le siège de Total, à la Défense.
En réponse à cette interpellation, Total avait adressé un courrier :
« Nos licences d’exploration ne se superposent pas avec le positionnement des récifs décrits par la communauté scientifique ». Et d’ajouter : « L’enquête publique a confirmé l’absence d’impact par nos opérations sur ces récifs. ».
L’opposition des autorités brésiliennes
L’IBAMA, l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables, lui a donné tort. Ce mardi 29 mai, il a rendu un nouvel avis négatif sur le projet du groupe pétrolier. Considérant les études d’impact environnemental « insuffisantes », l’Institut demande de nouvelles précisions à Total. Pour l’IBAMA, le projet « présente des lacunes et des incohérences qui le rendent irréalisable ».

« C’est un quatrième revers pour Total, ce qui démontre encore une fois que la compagnie pétrolière est incapable de répondre aux exigences d’IBAMA. Manifestement, Total n’est pas en mesure de maîtriser les risques inhérents à son projet » a réagi Edina Ifticène, chargée de campagne pour Greenpeace France.
En 2017, l’Institut avait déjà formulé de nombreuses observations sur l’étude d’impact de Total. Elles pointaient notamment les capacités d’intervention du pétrolier en cas d’accident sur une des plateformes off-shore et la potentielle dispersion de polluants dans la zone d’exploration.

Une menace loin d’être écartée
Mais pour Total, ces observations sur le projet « ne constituent en aucun cas un rejet de celui-ci. ». Le géant pétrolier ne compte pas faire marche arrière. Il s’est déjà associé au groupe brésilien Queiroz Galvao et au britannique BP pour acquérir des zones d’exploration. Le seul obstacle au début des travaux est l’opposition des autorités brésiliennes.
Pour le moment, celles-ci semblent conscientes de l’enjeu :
« L’embouchure de l’Amazone possède un vaste récif corallien, fondamental pour l’équilibre environnemental car c’est un lieu de reproduction, une source de nourriture et le berceau de diverses espèces marines. ».
En revanche, Total a également des projets de forage dans les eaux françaises, au large des côtes de la Guyane. Pour cette région, le seul organisme qui s’oppose actuellement à la destruction du massif corallien est Greenpeace.
Pour se rendre compte de la pollution maritime voici, notre enquête interprété par « La Barbe » de Nicolas Meyrieux