Bonne nouvelle pour l’environnement, et chou blanc pour Total : le groupe pétrolier n’a pas trouvé d’hydrocarbures au large de la Guyane. Total se voit donc obligé de mettre fin aux opérations de forage exploratoires, ce coup d’arrêt marque enterre sa volonté de créer une industrie pétrolière guyanaise.
Mercredi soir, le directeur général de Total Exploration et Production Guyane Française (TEPGF) a annoncé la fin « des opérations de forage » exploratoires commencées mi-décembre au large de la Guyane, faute de trouver des hydrocarbures. En effet, Total avait obtenu l’autorisation de réaliser cinq forages seulement si le premier d’entre eux menait à des résultats concluants (trouver assez de pétrole) pour justifier d’en conduire d’autres.
« Nous n’avons pas trouvé d’hydrocarbures en effectuant ce forage et nous avons arrêté les opérations en début de semaine. Nous sommes très déçus par ce résultat. Notre permis d’exploration s’éteint le 1er juin. Demander une extension de ce permis ou un autre permis d’exploration, ce n’est plus possible depuis la loi Hulot de décembre 2017. Pour pouvoir prétendre à une concession, il aurait fallu faire une découverte. Je pense même qu’il s’agissait du dernier puits d’exploration en France. », a déclaré Olivier Wattez, le directeur général de TEPGF, selon Europe1.
Depuis mi-décembre, Total avait commencé à forer jusqu’à 5.800 mètres sous le niveau de la mer. Avec une dépense de près de 100 millions d’euros, les travaux étaient déjà bien avancés, mais le puits n’a pompé aucune goutte de pétrole. L’entreprise Total doit toujours verser 10 millions d’euros à la Guyane pour soutenir l’économie locale.

Pour creuser ce puits, Total avait obtenu une dérogation du gouvernement très controversée en bénéficiant trois mois et demi avant la loi Hulot, d’un arrêté, en date du 14 septembre 2017, qui l’autorisait à prolonger « à titre exceptionnel » jusqu’au 1er juin 2019 son permis exclusif de recherche de mines hydrocarbures » Guyane maritime « . Cette dérogation avait été dénoncée par de nombreuses personnes dont le collectif « Stop Pétrole Offshore Guyane », notamment à cause des impacts environnementaux du projet. Il s’agit donc d’une grande victoire pour la préservation de nos ressources naturelles !
Dans son dernier rapport, l’Agence Internationale de l’Energie prévoit le pic de production de pétrole pour 2025. Le cas de Total en Guyane serait ainsi un exemple concret de la plus en plus grande difficulté pour les entreprises pétrolières d’accéder à des gisements d’hydrocarbures.
In fine, les limites finies de la planète nous obligeront-elles à temps à faire ce que nous devrions réaliser de notre propre chef pour rester en-dessous de la barre des 2°C : laisser 80 % des réserves fossiles dans le sol.