L’économiste français Thomas Piketty qui fait partie de l’équipe de Benoît Hamon a déclaré qu’il apporterait son « soutien vigilant » à Jean-Luc Mélenchon si celui-ci se retrouvait en face d’Emmanuel Macron au second tour.
Thomas Piketty est un économiste réputé mondialement, il est l’auteur du best-seller Le Capital au XXIème siècle (Seuil, 2013) dans lequel il critique les axiomes sur lesquels repose le capitalisme. Il est aujourd’hui directeur d’études à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) mais aussi soutien de Benoît Hamon pour les présidentielles. Invité ce mercredi 12 avril sur le plateau de l’émission L’Epreuve de vérité, l’économiste a annoncé qu’il donnerait son vote à Mélenchon au second tour s’il est opposé à Macron.
« Quelqu’un qui a planté l’économie française pendant cinq ans, ça n’augure pas de très bonnes choses pour la suite »
Selon lui, Emmanuel Macron a réussi à faire oublier qu’il était « coresponsable » du « désastre économique du quinquennat ». Or pour l’économiste qu’est Thomas Piketty : « Quelqu’un qui a planté l’économie française pendant cinq ans, ça n’augure pas de très bonnes choses pour la suite ». C’est donc d’avantage au candidat de la France insoumise que Thomas Piketty donnerait sa voix en cas de duel Macron-Mélenchon, une bonne nouvelle pour Jean-Luc Mélenchon qui gagne en crédibilité en faisant en quelque sorte valider son programme économique par un économiste de premier plan face à l’ex-ministre de l’Economie.
Néanmoins, son soutien à Jean-Luc Mélenchon reste « vigilant », notamment sur la question de l’Europe. Il y a, dans le programme de la France insoumise sur l’Europe, un plan A et un plan B. Le plan A consiste à proposer une « sortie concertée des traités européens » et la « négociation d’autres règles », c’est-à-dire une refonte démocratique de l’Union européenne. Le plan B consiste quant à lui en une « sortie des traités européens unilatérale par la France pour proposer d’autres coopérations », c’est-à-dire la sortie de l’Europe. Pour l’économiste, le plan A reste encore trop flou : comment Mélenchon compte s’y prendre concrètement pour faire pression sur la chancelière allemande et renégocier les traités ? A l’inverse le plan B, qui est aussi d’avantage mis en avant par l’équipe de la France insoumise, n’est selon lui pas souhaitable.
Toutefois, Thomas Piketty rappelle que les sondages ne sont pas nécessairement représentatifs et que la défaite annoncée du candidat socialiste peut être remise en cause. Il n’y a donc pour l’instant pas lieu de se résigner à un deuxième tour Mélenchon-Macron. Et on peut être sûr que Thomas Piketty défendra l’idée d’un revenu universel portée par Benoît Hamon jusqu’au bout.

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