Perché dans un arbre
Dans le Gers, Thomas Brail s’acharnait depuis un mois avec un collectif de citoyens de Condom à préserver 25 platanes du centre-ville, dont la mairie a prévu l’abattage. Malgré de nombreuses sollicitations, ni le maire Gérard Dubrac, ni la sous-préfète n’ont accepté de le recevoir. Les messages envoyés au Ministère de la transition écologique restaient lettre morte.
Il s’est alors rendu à Paris et a entamé le 28 août l’occupation d’un platane en face du Ministère de la transition écologique. Depuis, perché dans l’arbre, ce grimpeur-arboriste de 45 ans poste des vidéos sur la toile pour avertir les citoyens.
« Je suis là pour protester contre le non-respect de l’article L350-3 du Code de l’environnement. Cet article protège les arbres d’alignement en bonne santé partout en France. Cet article est bafoué par un grand nombre d’élus de la République. Il y a des centaines et des centaines d’arbres qui tombent chaque semaine en France. Ces abattages sont payés avec l’argent du contribuable, en toute impunité. »
Vie privée en pause
Père d’un petit garçon de 2 ans, Thomas n’a pas posé le pied au sol depuis presque un mois et a mis en pause sa vie familiale et professionnelle. Des associations et des volontaires se chargent de le ravitailler, il dort (mal) dans un hamac, attaché en permanence à son baudrier, et travaille depuis son portable.
« On ne peut plus se permettre à l’heure du réchauffement climatique de perdre un seul arbre. Ce sont de véritables usines à dépollution. C’est aussi une source inestimable de biodiversité, surtout dans les vieux arbres. Ce sont des climatiseurs, on parle d’ailleurs d’îlots de fraicheur dans les villes. »
Soutien des citoyens
Son action recueille de plus en plus de soutien de la part des citoyens, dont Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand qui lui ont rendu visite au pied de l’arbre.
« On dit de moi que je suis un militant écologiste, je suis juste un grimpeur-arboriste, insiste-t-il. C’est mon travail, j’aime les arbres. J’avais pas prévu de venir embêter comme ça mais j’ai pas trouvé d’autre solution que de venir m’attacher. »