Ce projet consiste en un nouvel aménagement du « triangle de Gonesse », une zone située entre le Val d’Oise et la Seine-Saint-Denis. L’objectif est de construire un nouveau quartier de loisir géant de plus de 80 hectares – l’équivalent du Xème arrondissement de Paris – afin d’y installer des commerces, restaurants, cinémas, un parc d’aventures et un parc aquatique ainsi qu’une plage et un lagon artificiels. Sur le modèle des gigantesques mall américains, c’est un nouveau temple de la consommation et du divertissement qui est en train de voir le jour… pas toujours en accord avec les considérations écologiques et l’accord de Paris.
« EuropaCity » est au cœur du projet d’aménagement du « Grand Paris ». Ce site devrait malheureusement occuper des terres qui comptent parmi les plus fertiles d’Europe ; les dégâts seront alors irrémédiables et irréversibles à l’échelle de l’Humanité. A Gonesse, les terres sont d’une fertilité exceptionnelle, si bien qu’il n’est même pas nécessaire d’arroser certaines plantations, comme le blé. De plus, les conséquences de cette construction gigantesque et « 100% béton » sur la biodiversité seront tout aussi désastreuses. Ignorée par la majorité de l’opinion publique, la richesse des terres de Gonesse risque bien de se retrouver gravement mise en danger, tout comme les agriculteurs dont la situation est déjà précaire à cause des tensions et l’augmentation des prix dus à la spéculation foncière.
La préservation des terres arables et l’autonomie alimentaire en jeu
Si nous voulons limiter notre empreinte carbone sur la planète et construire un système alimentaire durable – c’est-à-dire capable de nourrir 10 milliards d’êtres humains d’ici 2050 – c’est précisément ce type de projets que nous devons éviter à tout prix. L’artificialisation des sols, c’est-à-dire la perte pour un habitat naturel ou semi-naturel de ses qualités, de son cycle naturel, de sa biodiversité mais aussi de la résilience écologique – est devenu un véritable fléau aujourd’hui. A l’heure où nous devrions justement penser à un mode de gestion durable des terres cultivables – l’équivalent d’un département est bétonné tous les 10 ans en France – les pouvoirs publics cèdent sous les pressions de la grande distribution et des promoteurs immobiliers, dont Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan (et accessoirement 3ème fortune française). Si en France la bétonisation des terres agricoles n’a jamais cessé depuis les années 1930, l’urbanisation se fait de plus en plus dense depuis les années 1990 : au total, ce sont plus de 400 000 hectares de terres agricoles qui ont déjà été sacrifiés.
Cette gestion urbanistique des villes et de leur périphérie traduit également le triomphe d’un certain type de mode de vie et par extension engendre la destruction du lien social. Cette séparation presque hermétique entre chaque zone – la zone où l’on sort, celle où l’on travaille puis celle où l’on achète – segmente l’espace urbain ainsi que les liens sociaux entre les citoyens.
La résistance est en marche !
Une enquête publique qui s’achèvera à la fin du mois de juin a été demandée pour réviser le PLU et ainsi lancer la construction d’EuropaCity qui devrait voir le jour d’ici 2024… Les oppositions au projet d’urbanisation se sont déjà faites sentir et les manifestants se sont réunis le 21 mai dans le cadre de l’opération « Plantons et Marchons » afin de marquer leur opposition à EuropaCity !
Selon Jean Nouvel, architecte urbain de renom « la mutation douce de nos villes sera la raison d’être de l’architecture du XXIème siècle. » Il sera urgent à cette fin de « sanctuariser les terres agricoles et forestières contre l’expansion urbaine ».
Crédit Photo : Yann Guillotin

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