Le 20 décembre 2016, une loi relative à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes « jeunesse » a été promulguée afin de « limiter strictement les effets de la publicité dans les programmes destinés à la jeunesse et diffusés sur les chaînes de la télévision publique ». La lutte contre l’obésité infantile est notamment l’une des cibles de cette nouvelle législation. En effet les enfants n’auraient pas le recul nécessaire pour adopter un véritable esprit critique vis-à-vis des campagnes de publicités, notamment celles faisant la promotion d’aliments mauvais pour la santé.
Une mesure nécessaire mais insuffisante selon certains députés
Sous l’impulsion d’André Gattolin (EELV), cette loi a été votée à l’unanimité par les sénateurs. D’ici 2018, les publicités commerciales seront définitivement supprimées des programmes télévisés pour enfants. Cette loi a néanmoins été critiquée par certains députés et sénateurs PS et communistes dans la mesure où elle ne vise que les chaînes télévisées du service public. En effet selon David Assouline (PS), qui regrette que cette loi ne s’étende à l’ensemble des programmes, « croire à la sanctuarisation en ciblant le service public c’est se tromper ».
Les enfants et les adolescents : des cibles privilégiées par les publicitaires
Selon une étude du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) les enfants de 4 à 10 ans passeraient plus de 2 heures par jour devant la télévision : de quoi attirer la convoitise des agences de publicité. En effet, les enfants sont d’abord des « prescripteurs d’achat » privilégiés au sein des ménages français et conditionnent une bonne partie des achats de la famille selon le psychanalyste Serge Tisseron. Ces derniers sont facilement manipulables et n’ont pas l’esprit critique nécessaire pour remettre en cause le contenu publicitaire. « A 7 ans, l’enfant reçoit un programme publicitaire comme une vraie information » affirme le spécialiste.
Une loi adaptée aux évolutions des supports numériques
Ce nouveau dispositif s’appliquera également à tous les supports numériques sur lesquels sont présents les adolescents (internet et réseaux sociaux compris) : ces mesures vont ainsi permettre de s’adapter aux pratiques des enfants et des adolescents. En effet, d’après une étude de l’OFCOM (régulateur des télécommunications britanniques) ces derniers passeraient en moyenne plus de temps sur internet que devant la télévision (15 heures hebdomadaires).

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