Retournement de situation dans l’affaire de l’abattoir Sobeval ! Le Ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a annoncé ce matin la suspension de l’abattoir en Dordogne suite à la diffusion de la vidéo de l’association L214.
Le Ministre aurait-il cédé à la pression populaire ? Après avoir eu un geste violent envers un journaliste de de l’émission « C à vous » qui l’interrogeait sur les conditions d’abattage de veaux dans l’abattoir industriel Sobeval en Dordogne, il a fait une déclaration surprenante au micro de RTL ce matin.
« Je vous l’annonce ce matin, à vous-même, (…) non pas la fermeture mais la suspension de cet abattoir afin que toute la lumière soit faite pour que les gestionnaires de l’abattoir puissent proposer des mesures correctives le plus vite possible. Et dès que des mesures correctives seront proposées, cet abattoir pourra reprendre son fonctionnement. » a annoncé Didier Guillaume au micro de RTL
C’est une grande victoire pour l’association L214 qui avait exposé l’affaire en lançant en début de semaine une vidéo et une enquête mettant en avant les infractions commises par l’un des plus importants abattoirs au monde. Les veaux n’y sont pas étourdis ou immobilisés correctement avant d’être égorgés et meurent ainsi dans d’atroces souffrances inutiles.
« Nous sommes ravis ! Cette réaction prouve qu’on a fait la démonstration qu’il fallait sortir le bien-être animal du ministère de l’agriculture où il y a trop de conflit d’intérêts. Toute cette histoire a permis d’exposer au grand jour le double-discours du Ministère de l’Agriculture qui est pieds et poings liés par les lobbies de la viande et de la FNSEA. » a ainsi réagi Sébastien Arsac, co-fondateur de L214, pour La Relève et La Peste
De fait, un échange d’email interne capté par l’association L214 avait exposé les éléments de langage et le double-discours du gouvernement, qui a consciemment dissimulé la vérité : la vidéo de L214 montrait bien des non-conformités à la règlementation sur la souffrance animale dans l’abattoir.
« De plus, avec presqu’une dizaine de personnes en poste, c’est vraiment à cet endroit-là qu’on pourrait s’attendre au respect de la réglementation. En Belgique, la question du bien-être animal a été séparée du Ministère de l’Agriculture et est rattachée à la santé, on peut tout à fait imaginer faire la même chose en France. » précise Sébastien Arsac, co-fondateur de L214, pour La Relève et La Peste
De son côté, le Ministre de l’Agriculture a précisé avoir diligenté deux enquêtes : la première pour que la bridage nationale vétérinaire aille à nouveau voir cet abattoir « pour connaître la réalité des faits » et une deuxième en interne qui souhaite comprendre comment L214 s’est retrouvée dans la boucle des emails qui ont révélé leur mensonge…
La brigade nationale vétérinaire a découvert un problème de formation du personnel en charge de l’abattage des veaux, qui a conduit aux non-conformités et a incité le Ministre à décider de la suspension de l’abattoir.
De fait, cet établissement gigantesque peut abattre jusqu’à 3 400 veaux par semaine. Tant que le gouvernement français défendra la vision d’une agriculture industrielle, la société française pourra difficilement avancer sur la question du bien-être animal. Nous tuons actuellement 3,5 millions d’animaux chaque jour en France.