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En Suède, plus on réparera, moins on paiera d’impôts !

Le gâchis à grande échelle est démocratisé tandis que l’urgence environnementale ne cesse d’enflammer la polémique. Dissonante et trébuchante, la société devient schizophrène. Nous avançons à contre-courant de notre époque, pourtant si propice à une profonde remise en question. Nous achetons trop, nous consommons trop, et par conséquent, nous polluons beaucoup trop ! Quand un objet […]

Le gâchis à grande échelle est démocratisé tandis que l’urgence environnementale ne cesse d’enflammer la polémique. Dissonante et trébuchante, la société devient schizophrène. Nous avançons à contre-courant de notre époque, pourtant si propice à une profonde remise en question. Nous achetons trop, nous consommons trop, et par conséquent, nous polluons beaucoup trop !

Quand un objet cesse de fonctionner, nous avons tendance à le remplacer, vite fait bien fait, par un nouveau modèle, flambant neuf. Cependant, les conséquences pour l’environnement sont désastreuses lorsqu’on sait que l’Amérique jette environs 130 000 ordinateurs et plus de 350 000 téléphones portables par jour.

Actuellement, le temps c’est de l’argent, et les industriels l’ont bien compris! Nous assistons alors à l’avènement de la consommation par fainéantise : « Facilitez-vous donc la vie en achetant un nouvel aspirateur au lieu de vous embêter à le réparer ! » De plus, le système est si bien fait (pour nous faire acheter) qu’il redouble d’ingéniosité pour nous rendre la tâche plus compliquée. La société de consommation a fait naître l’ennemi juré du zéro déchet : l’obsolescence programmée. Kesako ? C’est un gros mot qui fait froid dans le dos tant son illogisme frise l’indécence. « L’obsolescence programmée est l’ensemble des techniques destinées à réduire la durée de vie ou d’utilisation d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement. » Pour faire simple, disons que les industriels sont les rois du « gâchis organisé ». Raymond Loewy, le célèbre designer industriel franco-américain du début du 20e siècle se retournerait dans sa tombe s’il savait qu’aujourd’hui nous négligeons nos objets au point de les rendre volontairement défectueux.

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Malheureusement, nous constatons qu’il est souvent plus rentable de racheter que de faire réparer. Entre les frais à engager, la dimension chronophage que cela implique et les contraintes logistiques, il faut s’armer de courage et de détermination pour demeurer ou devenir un consommateur responsable. De plus, Internet finit de nous mâcher le boulot quand on sait qu’en quelques clics on peut être livré à prix modique. Des objets de piètre qualité inonde le marché, mais demeurent les leaders des ventes, entretenant la fuite économique par la délocalisation et entretenant la main d’œuvre à bas coût.

Histoire de mettre un coup de pieds dans la fourmilière de la surconsommation, le gouvernement Suédois encourage une pratique ancestrale oubliée… le bricolage ! Désormais, les citoyens qui réparent (ou font réparer) leurs biens endommagés au lieu de courir les magasins seront récompensés par une baisse de leurs impôts.
Le 20 septembre dernier, le Parti Social Démocrate et le Parti Vert suédois ont proposé au parlement une nouvelle loi concernant la baisse des taxes sur les opérations de recyclage. Ainsi, la TVA sur les prix des réparations de vélos, de chaussures ou les reprises de vêtements devrait passer de 25 à 12 %.

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En outre, les « consomm’acteurs » qui choisissent l’option réparation pour soigner leurs appareils électroménagers pourront se faire rembourser, en partie, l’argent dépensé. « Nous pensons que cela pourrait diminuer les coûts et rendre la réparation plus rationnelle et économique. Il y a un changement qui s’opère à ce niveau en Suède actuellement, une prise de conscience du besoin de faire durer les objets plus longtemps pour réduire la consommation de matériaux » raconte le ministre des finances suédois Per Bolund. Et pour aller encore plus loin dans cette logique, la proposition de loi inclut aussi de nouvelles taxes sur les produits contenant des matériaux non recyclables ou difficilement réparables. Mises bout à bout, toutes ces mesures inversent la tendance du consumérisme irraisonné. Bientôt, il deviendra plus économique d’offrir une seconde jeunesse à nos produits, et à l’inverse, il deviendra plus onéreux d’acheter des objets qui ne sont pas fait pour durer.

Au total, tout cela représente une coquette somme pour le gouvernement Suédois. Près de 190 millions de couronnes suédoises (près de 20 millions d’euros) seront consacrés au projet de réduction d’impôts, et 270 millions de couronnes seront déboursés pour la baisse de la TVA (près de 28 millions d’euros). Mais au final, c’est un investissement prometteur pour l’avenir ! En effet, cette nouvelle loi encourage la réduction de la pollution et du gaspillage (qui coûtent très cher aux pouvoirs publics) mais surtout, elle relance tout un pan de l’économie basé sur la réparation, le recyclage et l’économie circulaire.

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Melanie Zak

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