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La Start-up Nation continue et l’aéroport de Paris est privatisé par des actionnaires privés…

Voilà maintenant plus d’un mois que les cheminots de la SNCF luttent contre une réforme qui prépare l’entreprise à sa privatisation. Le gouvernement, de son côté, continue de faire de la France une Start-Up Nation. Le 8 mars dernier, il a décidé de céder le Groupe-ADP (Aéroport de Paris) à des actionnaires privés. La privatisation, […]

Voilà maintenant plus d’un mois que les cheminots de la SNCF luttent contre une réforme qui prépare l’entreprise à sa privatisation. Le gouvernement, de son côté, continue de faire de la France une Start-Up Nation. Le 8 mars dernier, il a décidé de céder le Groupe-ADP (Aéroport de Paris) à des actionnaires privés. La privatisation, une voie que la Française des Jeux (FDJ) devrait aussi rapidement emprunter. La privatisation, une méthode simple pour libéraliser toujours plus l’économie. La libéralisation, un facteur majeur de la hausse des inégalités. 

« Bonne performance du chiffre d’affaires consolidé (3 617 millions d’euros). Le chiffre d’affaires est en croissance de 1,8 %, à 3 001 millions d’euros ». Le bilan financier de la fin 2017 d’Aéroport de Paris est bon, voire très bon. Sur ces 3,6 milliards d’euros de chiffres d’affaires, 1,6 milliards représentent le profit. Une modique somme qui illustre l’importance financière qu’est le Groupe-ADP. Aujourd’hui, l’Etat détient 50,6% du groupe, ce qui en fait l’actionnaire majoritaire. Il compte cependant avec la loi Pacte descendre sous la barre des 50%, synonyme de privatisation.

Pourquoi vouloir privatiser ce monopole ? Pour les défenseurs de la libéralisation, une gestion privée est souvent plus efficace, et pour eux, de plus importants investissements peuvent être mis sur le tapis. De plus, les services proposés dans l’aéroport se sont tellement diversifiés ces dernières années (commerces, restaurant…) que des entreprises privées seraient plus à même de gérer cela. Cependant, privatiser pose surtout plusieurs problèmes qu’il ne faut pas balayer d’un geste de la main. Tout d’abord on peut craindre qu’ADP ne soit plus géré dans la recherche de l’intérêt général, mais dans la recherche du profit. Ainsi, l’aéroport londonien Heathrow privatisé depuis 1987 a engrangé une dette financière très importante (11 milliards d’euros) tout en versant des dividendes considérables (presque un milliard d’euros en 2016 !). 

De plus, une privatisation réduit de facto les dividendes touchés par l’Etat. Sur le cas d’ADP, ces dividendes sont conséquents et servent à des dépenses publiques. Si la vente d’une part des actions rapportera sans nul doute une belle somme d’argent, elle met donc aussi de côté des recettes de long terme. L’argument qui dit que l’Etat va s’enrichir avec cette vente est donc erroné. 

Enfin, privatiser un aéroport c’est remettre en question les services offerts par celui-ci (sécurité, frontières, tarifs). C’est ce qui avait été mis en exergue lors de la privatisation des autoroutes en 2006 lorsque le prix des péages avait connu une forte augmentation. Sur ce sujet abordé en séance à l’Assemblée, Bruno Le Maire est resté vague rappelant simplement qu’il ne fallait pas « refaire les erreurs du passé ». 

La privatisation d’ADP n’est donc plus qu’une question de temps. Elle ne fait que réaffirmer une nouvelle fois la vision du monde que promeut Emmanuel Macron. Une vision où le plus riche est le plus puissant. Le groupe Vinci est d’ailleurs en pôle position pour racheter une part des actions de l’Etat, un groupe au chiffre d’affaires dépassant les 40 milliards d’euros et un groupe… qui détient depuis 2006 une bonne partie des autoroutes.

STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

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