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Sri Lanka : l’incendie du porte-conteneurs a créé une catastrophe maritime et écologique sans précédent

Le feu a tout juste été maitrisé mardi, après treize jours d’incendie. Le danger est toujours aussi grand : il risque désormais de sombrer tandis qu’il est remorqué dans des eaux plus profondes. Les autorités redoutent la terrible marée noire qui pourrait en découler.

En provenance d’Inde, le MV X-press Pearl faisait 186 mètres de long et était chargé de 1500 conteneurs. Il transportait des produits hautement toxiques et polluants lorsque l’incendie a éclaté à 17 km des côtes de Colombo, il y a deux semaines de cela. Des millions de billes de polyéthylène issues de 8 conteneurs et destinés à l’industrie de l’emballage ont été déversées dans l’eau, puis se sont mélangées au sable et au pétrole fondu encore chaud. Par endroits, la couche de plastique et de débris atteint jusqu’à 60 centimètres de hauteur. C’est l’une des pollutions de plages les plus importantes dans l’histoire du Sri Lanka. Alors que le feu vient tout juste d’être maitrisé, le navire court à présent le risque de sombrer, tandis qu’il est remorqué dans des eaux plus profondes, faisant craindre une marée noire.

L’incendie pourrait avoir été provoqué par une fuite d’acide nitrique repérée auparavant dont la prise en charge aurait été refusée au Qatar. Une enquête criminelle est ouverte et les 25 membres de l’équipage évacués la semaine dernière sont en cours d’interrogation depuis hier.

Une plainte a été déposée par les autorités locales contre les propriétaires pour pouvoir obtenir des dommages et intérêts, qui une fois établis seront colossaux.

Si le navire se brise du fait de l’accident, 378 tonnes de pétrole, 50 tonnes de gazole marin et 25 tonnes d’acide citrique pourraient s’écouler dans l’Océan Indien. Outre la plausibilité d’une marée noire, l’échelle des dégâts s’envisage à de bien plus longues conséquences.

Cette zone est un lieu de pêche et est habituellement fréquentée par des dauphins et de nombreux autres membres du vivant marin, mais les experts craignent que les microplastiques polluent le lagon et la mangrove pendant des années.

D’après le Dr K. Arulanantham, scientifique à l’agence nationale pour la recherche et le développement aquatique, le plastique déversé ne peut pas être digéré par les poissons qui l’avalent, peut entrainer le blocage de leur système digestif, puis leur mort.

Il ajoute que ce type d’incident, une pollution d’ordre chimique, impacte directement l’acidité et la température de l’eau. Les répercussions néfastes sur la biodiversité peuvent donc être radicales puisqu’elles provoquent une disparition du plancton.

La zone de pêche a été fermée à 80 km autour du navire, et cette région, habituellement haut lieu de tourisme, est désormais interdite au public. Les vagues ramenant chaque jour de nouveaux granulés de plastique, du pétrole brulé et autres débris du cargo, la marine locale se bat avec un travail incommensurable.

Le feu a tout juste été maitrisé mardi, après treize jours d’incendie. Le danger est toujours aussi grand : il risque désormais de sombrer tandis qu’il est remorqué dans des eaux plus profondes. Les autorités redoutent la terrible marée noire qui pourrait en découler.

Un pétrolier avait brulé pendant une semaine entière au large du Sri Lanka l’an dernier. Outre la question d’origine de cet incident spécifique, la question du transport des matières dangereuses et leurs impacts aux effets exponentiels sur les écosystèmes peut être soulevée.

Les pollutions des plages par les billes plastiques sont fréquentes à échelle mondiale, et elles ont également des conséquences pour les populations humaines qui dépendent de la mer. Ce plastique se dégrade en nanoparticules, est ingéré par les poissons et termine dans les assiettes des consommateurs.

Cette menace pour la planète en est une également pour notre santé et continue d’augmenter, en osmose avec notre consommation de plastique : le recycler ne change pas cette donne.

Afin que le problème ne soit pas une boucle insolvable et exponentielle, il faudrait donc que les efforts et la réflexion commune se concentrent sur son origine et comment en minimiser au maximum la production plutôt que sur son utilisation à usage unique, décidément bien meurtrière pour les océans.

crédit photo couv : EyePress News / EyePress via AFP

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