Contrairement aux apparences, la vie des animaux de cirque n’est pas un long fleuve tranquille : les spectacles des animaux sont contre nature et demandent une lente formation des animaux, faite de souffrance et de privation. Les animaux sauvages ne sont pas faits pour réaliser des numéros de cirque…
Les conditions de détention des animaux de cirque sont de plus en plus dénoncées et les spectacles de cirque avec animaux sont déjà interdits dans un certain nombre de pays, comme l’Autriche, la Finlande ou la Suède. Cependant, en France, les spectacles de cirque avec animaux sont autorisés, sauf arrêté préfectoral qui irait dans le sens contraire (pour des raisons de trouble à l’ordre public par exemple).
Des conditions de vie et de détentions cruelles
Les conditions de vie des animaux présents dans le cirque sont extrêmement difficiles et la maltraitance de ces animaux commence dès leur venue au monde, où les bébés animaux sont immédiatement arrachés à leurs parents afin d’être domestiqués plus facilement. Les numéros de cirque avec des animaux – lions, singes, éléphants ou tigres – nécessitent de forcer l’animal à réaliser des « prouesses » complètement contre nature. Afin de les faire obtempérer plus facilement, ces derniers sont torturés et maltraités jusqu’à ce qu’ils apprennent et retiennent leurs numéros. Contrairement aux êtres humains, ces derniers n’ont pas le choix d’œuvrer dans un cirque et sont souvent soumis à des cadences excessives et des conditions de détention très précaires.
L’obéissance d’un animal sauvage – inapte à être domestiqué comme les tigres, les lions ou les éléphants – aux ordres qui lui sont donnés repose sur la peur que ce dernier a vis-à-vis de son dresseur. C’est donc dans la violence et la souffrance que l’animal apprendra ses tours : des crochets métalliques sont utilisés pour battre les éléphants et pénétrer leur peau très épaisse. Mais d’autres méthodes beaucoup plus radicales sont également utilisées, comme les décharges électriques ou les colliers d’étranglement. A la torture s’ajoute une souffrance permanente due aux conditions de détention des animaux de cirque : qu’ils aient été arrachés au monde sauvage ou qu’ils soient nés en captivité, les animaux sauvages ne sont pas faits pour rester cloitrer dans des cages – souvent minuscules – mais pour vivre à l’air libre. Les animaux sauvages ne sont pas des animaux statiques et parcourent souvent des centaines de kilomètres lorsqu’ils sont dans leur milieu naturel…

Si certains cirques traitent mieux leurs animaux que d’autres – espaces de vie de taille décente, soins vétérinaires réguliers etc. – la place des animaux n’est certainement pas dans un cirque. Malgré de « bons traitements », la vie d’un animal de cirque est contre nature et implique nécessairement la souffrance animale. Aujourd’hui certains cirques parmi les plus prestigieux proposent exclusivement des spectacles sans animaux – comme le cirque du Soleil ou récemment le cirque Joseph Bouglione – sans rien enlever à leur magie et leur attractivité auprès du public. La preuve que la présence des animaux n’est absolument pas corrélée aux recettes économiques d’un cirque.
Vers une évolution de la législation française ?
Aujourd’hui les lignes commencent à bouger en France et de nombreuses associations de protection animale se mobilisent pour dénoncer le quotidien des animaux de cirque. Pour l’heure, la législation française est assez pauvre sur le sujet : c’est un arrêté du 18 mars 2011 qui fixe les conditions de détention et « d’utilisation » des animaux de cirque. La loi prévoit déjà certaines restrictions concernant les animaux qui sont autorisés à être « utilisés » dans les cirques, ainsi les ours et certains félins (lynx par exemple) sont prohibés dans les cirques.
Une interdiction qui n’est parfois même pas respectée par la direction des cirques. Les animaux trop vieux ou dont l’état de santé est trop dégradé sont également interdits de participer aux numéros de cirque : là encore la législation n’est pas respectée et les contrôles dans les cirques à ce niveau restent très minimes. La loi française s’intéresse plus aux problématiques de sécurité engendrées par la présence d’animaux sauvages et à la prévention des accidents qu’au véritable problème : le simple fait que des animaux sauvages torturés et maltraités puissent être utilisés uniquement pour divertir le public des cirques.
A l’échelle européenne, un « Plan de bien-être animal » a été adopté pour la période 2006-2010 : l’interdiction de l’utilisation d’animaux dans les cirques a été adoptée en Autriche notamment, ce qui laisse penser que la prohibition pourrait se généraliser dans les autres pays de l’Union européenne sous l’impulsion des Etats membres.
Crédit Photo : Bertrand Guay / AFP

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