La Fédération des syndicats de travailleurs du rail, « SUD Rail », a publié un communiqué de presse jeudi 4 juillet pour dénoncer les « dérives liberticides » de l’Etat Policier. En effet, à l’occasion du G20 qui se déroulera à Hambourg les 7 et 8 juillet, les agents de la SNCF ont été sommés de bien vouloir « signaler tout mouvement qui paraîtrait suspect », désignant spécifiquement les militants zadistes qui auraient souhaité manifester sur place.
Un événement sous haute-tension
Ce week end a lieu la réunion du G20 à Hambourg en Allemagne. Cet événement qui réunit les 20 Etats les plus riches et puissants du monde (représentant 85% de l’économie mondiale et 2/3 de la population mondiale), sont toujours placés sous haute-tension. C’est grossièrement le haut-lieu de la finance et de l’économie globale. Bien qu’informel, c’est là que sont prises les décisions pour « éviter l’effondrement du système financier et de l’économie mondiale » et « assurer une croissance mondiale fondée sur des bases saines et solides » (d’après le site diplomatie.gouv.fr).
Un déploiement policier impressionnant
Evidemment, dans ce genre de réunions exceptionnelles, il faut s’attendre à des manifestations massives et à ce que des militants de tous les horizons viennent revendiquer ce qu’ils croient, ce qu’ils dénoncent et ce qu’ils refusent. Ajoutons à cela, qu’avec les attentats qui ont touché presque chacun des pays présents au G20, la surveillance atteint son paroxysme. Ainsi, la chancelière allemande a décidé de déployer 20 000 policiers à Hambourg pour éviter tout débordement et assurer la sécurité de la ville. Un périmètre de 38 km carrés interdits aux manifestations a également été déployé. Jusque-là, rien de très anormal : encadrer les manifestations et prévenir toute menace, cela semble plutôt sensé.
Interdit aux manifestants zadistes ?
En revanche, ce qui est moins normal, c’est la note qu’a fait parvenir la SNCF – apparemment sur demande officielle de l’Etat – pour signaler aux postes de sécurité en temps réel toute « personne (seule ou en groupe) dont le comportement pourrait laisser supposer un comportement militant porté à l’extrême (personnes appartenant au mouvement zadiste venant de Notre-Dame des Landes, mais également des Alpes) ». La note aurait émané du pôle TGV Lorraine et était placardée dans certains bureaux à l’Est de la France, frontaliers avec l’Allemagne, puis a été relayée et dénoncée par le syndicat des agents de la SNCF.
« La SNCF, collaboratrice de l’Etat Policier »
En effet, SUD Rail a immédiatement répliqué en publiant un communiqué de presse intitulé « La SNCF, collaboratrice de l’Etat Policier ». Le syndicat dénonce « des pratiques d’un autre temps » qui profitent de la « lutte-antiterroriste » pour « contrôler, ficher, et bloquer tout militant associatif ou politique qui voudrait se rendre au G20 pour manifester ». Il conclue en invitant les cheminots à ne pas appliquer cette directive liberticide. Une chose est d’encadrer les manifestations par les forces policières, mais c’est une toute autre chose que d’interdire aux manifestants la sortie du territoire et de bafouer leur liberté d’expression !
Le porte-parole de la SNCF a démenti les accusations, déplorant une « initiative locale, malheureuse et regrettable ». Or, d’après le document qui nous est parvenu, il semblerait bien que la note ait été publiée « sur demande de l’Etat ». Et ce ne serait pas une première : les agents de la SNCF avaient déjà été chargés de traquer les migrants, notamment dans les régions PACA et Île-de-France. Une seule seule solution, la manifestation ?
Crédit Photo : Manuel Cohen

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