Génération condamnée
« Ce que nous faisons ou non aujourd’hui affectera ma vie tout entière et celle de mes enfants et petits-enfants. Ce que nous faisons ou non aujourd’hui, ma génération n’aura pas le pouvoir de revenir dessus. »
La très décevante COP24 a au moins eu le mérite de faire entendre la voix d’une jeune fille exceptionnelle, Greta Thunberg, qui incarne à présent cette génération condamnée par l’inaction de ses aînés.
Changer le système
Les propos de cette écolière suédoise de 15 ans sont d’une maturité qui semble supplanter de très loin celle des dirigeants présents à la conférence.
« Notre civilisation est en train d’être sacrifiée pour qu’un tout petit nombre de personnes aient la possibilité de continuer à amasser d’énormes profits. Notre biosphère est en train d’être sacrifiée pour que les gens riches des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe. C’est la souffrance de beaucoup qui paye pour l’opulence de quelques-uns. »
Avec un charisme et un calme désarmant elle énonce des mots qui, dans leur simplicité, s’imposent comme une vérité évidente.
« Si les solutions sont si impossibles à trouver à l’intérieur du système, alors peut-être qu’il faudrait changer le système lui-même. »
Pas de nuances de gris lorsqu’il s’agit de survie
Lors d’une conférence TEDx donnée à Stockholm, elle s’était souvenue de ses interrogations d’enfant lorsque vers l’âge de 8 ans, elle entend parler du réchauffement climatique
« Si brûler des énergies fossiles était mauvais au point de menacer notre propre existence, comment était-il possible que cela continue comme avant ? Pourquoi n’était-ce pas devenu illégal ? »
Quelques années plus tard, elle est diagnostiquée porteuse du syndrome d’Asperger. « En gros, cela signifie que je ne parle que lorsque je pense que c’est nécessaire. » explique-t-elle avec humour . « Pour moi, presque tout est noir ou blanc », poursuit-elle, avouant qu’elle ne comprend pas l’attitude de ceux qui l’entourent. « S’il faut que les émissions cessent, alors nous devons stopper les émissions. Il n’y a pas de nuances de gris lorsqu’il s’agit de survie. »
Besoin d’action
À la rentrée, en août 2018, elle a décidé de renoncer à aller à l’école pour manifester devant le Parlement. Beaucoup l’ont désapprouvée, lui conseillant plutôt d’étudier pour devenir climatologue pour résoudre la crise climatique.
« Mais la crise climatique a déjà été résolue. Nous possédons déjà toutes les données et les solutions » réplique-t-elle. « Pourquoi devrais-je étudier pour un futur qui bientôt n’existera plus, puisque personne ne fait rien pour le sauver ? Et quel sens y a-t-il à apprendre des données à l’école, alors que les données les plus importantes fournies par nos meilleurs scientifiques n’ont clairement aucune importance pour nos politiciens ? »
« Nous avons gaspillé trente ans à donner des conférences et à vendre des idées positives. Je suis désolée, ça ne marche pas. Sinon, les émissions auraient chuté. Bien sûr, nous avons besoin d’espoir, mais nous avons par-dessus besoin d’action. Une fois que l’action est en marche, l’espoir est partout. »