Sanofi vient d’annoncer l’arrêt immédiat de l’activité de son usine fabriquant la dépakine, après les révélations de France Nature Environnement.
Rejets toxiques
Sanofi a annoncé lundi 9 juillet l’arrêt de la production de son usine chimique de Mourenx (Pyrénées Atlantiques). En effet, des informations de presse sur les émissions hors norme de rejets toxique avaient mené à d’un scandale environnemental. Et pour cause, l’usine qui fabrique le médicament controversé « dépakine », (accusé d’avoir provoqué des malformations et retards de développement chez des milliers d’enfants) émet trop de « bromoprapane » dans l’atmosphère, selon une étude faite sur le site, et ce bien au-delà des normes autorisées.
Cette usine installée dans le bassin industriel de Lacq était au cœur de la polémique depuis le 8 juillet. Selon l’association France nature environnement (FNE), qui fédère 3 500 associations de protection de l’environnement, « le site rejette des matières dangereuses à des taux astronomiques ». L’usine est autorisée à émettre cinq composés organiques volatiles (bromopropane, toluène, isopropanol, valéonitrile et propène) dans l’air, avec pour limite globale de 110 mg/m3. Cependant, l’usine émet en réalité 770 000 mg/m3, soit 7 000 fois plus que la norme autorisée affirme la FNE.
Les associations de riverains affirment que ces données n’ont été communiquées qu’en Mars dernier lors d’une inspection et que « si c’est dépassement sont possibles c’est parce que Sanofi ne contrôlait que une de ses trois colonnes ».
Les risques pour les riverains
Ainsi, Sanofi affirme mettre en place une enquête interne pour « mieux comprendre les causes et l’historique de la situation ». De son côté le président de l’association des riverains des sites industriels du bassin de Lacq regrette qu’il ait fallu attendre une pression médiatique pour que Sanofi agisse :
« Ce qui est dramatique c’est qu’il ait fallu attendre d’avoir médiatisé cette situation-là pour que la direction générale du groupe prenne cette décision et qu’ils engagent enfin des travaux pour se mettre en conformité ».
Ce site reste l’un des plus pollués de France et l’usine seule a rejeté en avril dernier jusqu’à 190 000 fois la norme autorisée de bromopropane. Cette substance inodore qui, on le rappelle, est classé cancérogène, mutagène et reprotoxique possible par l’organisation mondiale de la santé met en danger les riverains, continuellement exposés.
La direction régionale de l’environnement a ainsi mis en demeure Sanofi de prendre des « mesures d’urgences » afin de respecter les normes dans un délai de trois mois.
« Toutes les conditions en matière d’émissions et d’absence de risques pour les salariés et les riverains devront être réunis pour que l’Etat puisse autoriser une reprise de l’activité du site » a indiqué le gouvernement mardi 10 juillet.