Ce mercredi le Parlement a voté à une large majorité l’interdiction de toute nouvelle extraction de métaux sur le territoire. La raison ? La protection des ressources d’eau et la lutte contre la pollution et la déforestation !
Le nouvel Eldorado des compagnies minières
Le Salvador est un pays d’Amérique du Sud, moins grand que la Bretagne, peuplé de 6 millions d’habitants. Son sous-sol riche en métaux (en or notamment) a toujours été l’objet de convoitise et n’a cessé d’être exploité par des compagnies étrangères. Pourtant, pour le Salvador, les activités minières ne représentaient qu’1% du PIB en 2015 (selon le site RareGoldNuggets.com). En revanche pour les compagnies d’exploitation minière, le Salvador était la nouvelle pépite d’Amérique latine et était en passe de devenir le nouveau terrain de jeu de ces exploitations.
« Non à la mine, oui à la vie »
« Les Salvadoriens ont choisi l’eau plutôt que l’or »
Voilà plusieurs années que la société civile, l’Eglise catholique et les organisations environnementales luttent contre le fléau de l’exploitation minière. En effet, le Salvador est particulièrement affecté par l’exploitation des mines : il est l’un des pays les plus touchés par la déforestation, et 96% de ses eaux douces sont polluées. Les exploitations d’or ont un impact direct sur les cours d’eau. Ricardo Navarro, directeur du Centre de technologie appliquée du Salvador déclare : « Le Salvador n’est pas un pays très riche en or. Il y a juste de quoi faire gagner un peu d’argent à quelques entreprises. Avec cette loi, on ne se prive donc pas de revenus importants. En revanche, pour extraire l’or, il faut utiliser beaucoup d’eau et de cyanure. Et cette eau polluée, elle reste ici. Or on a besoin d’eau potable, de forêts, de nourriture. Cette loi, c’est donc une grande victoire pour le pays. »
Le premier pays du monde à interdire les mines
Après un bras de fer judiciaire de sept ans opposant la compagnie canadienne Pacific Rim Mining au gouvernement du Salvador qui avait refusé de lui délivrer un permis minier dans le nord du pays, c’est finalement le petit pays latino qui a triomphé. La compagnie qui réclamait 250 millions de dollars de dédommagement, a finalement été tenue de verser 8 millions de dollars au Salvador, après décision du Cirdi (Centre international pour le règlement de différends relatifs aux investissements) de la Banque mondiale. Ce mercredi, le Salvador a franchi une étape supplémentaire historique en votant à 69 députés sur 84 l’interdiction de toute nouvelle exploitation minière dans son sol. Si les exploitations déjà présentes ne fermeront pas, en revanche les projets à l’étude seront annulés.
On espère désormais que le slogan des manifestants « Non à la mine, oui à la vie » résonnera à travers toute l’Amérique centrale et sera entendu pour enfin redonner la priorité aux populations et à l’environnement sur l’aveugle enrichissement économique.

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