Une semaine après avoir retiré 12 lots de laits infantiles suite à des contaminations de nourrissons par des salmonelles, le ministère de l’Economie et des Finances a annoncé le retrait et le rappel de plus de 600 références.
L’affaire prend de l’ampleur
Après avoir été mis en cause pour des cas de salmonellose chez des nourrissons, Lactalis a affirmé l’identification d’une « cause probable » concernant cette contamination.
Le gouvernement de son côté, a annoncé hier un nouveau retrait et une suspension de commercialisation des produits « jeunes enfants » du groupe Lactalis. Les produits pointés du doigt ont été fabriqués depuis le 15 février dans l’usine de Craon et concernent les marques Picot, Lémiel, Pepti, Junior ou encore la marque distributeur Carrefour. Cela représente 600 lots vendus, soit environ 7 000 tonnes de produits.
Rappel de 200 000 boites début décembre
En effet, une vingtaine de cas de salmonellose chez des bébés de moins de 6 mois ayant consommé des produits Lactalis avaient déjà été relevés. Le ministère avait alors ordonné le rappel début décembre de douze références fabriquées entre mi-juillet et fin novembre soit 200 000 boites.
La salmonelle concernée est de type « agona ». Elle se manifeste sous les signes d’une intoxication alimentaire. Chez les nourrissons, le risque est une déshydratation, il est donc nécessaire de consulter un pédiatre afin de prescrire un traitement en cas de symptômes.
Les autorités sanitaires recommandent de ne pas utiliser les références concernées et tentent de rassurer la population en soulignant que « tous les enfants concernés se portent bien ». Une liste des produits contaminés ainsi qu’une liste des produits de substitutions est également disponible.

Lactalis en cause
Après l’alerte de dimanche des investigations ont été menées par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et des Fraudes (DGCCRF) ainsi que la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP) dans l’usine de Craon.
Le gouvernement explique l’élargissement du rappel en mettant en cause Lactalis. Il considère que « les mesures prises par l’entreprise n’étaient pas de nature à maitriser le risque de contamination de produits destinés à l’alimentation d’enfants en bas âge ».
Le porte-parole du groupe, Michel Nalet, avait reconnu que des analyses faites au sein de l’usine, pour détecter une éventuelle présence de salmonelles s’étaient révélées positives en juillet et en novembre. Les analyses positives portaient alors sur des outils ainsi que du carrelage présent dans l’usine, mais les analyses des environnements nécessaires au processus de fabrication du lait était négatif. Or, les investigations mises en place ont détecté une contamination dans une tour de séchage entre le 1er et le 6 mai.
Arrêt de production et mesures correctives
Ainsi, Lactalis a arrêté la production de laits depuis vendredi, le redémarrage est quant à lui conditionné par un arrêté préfectoral et nécessitera la mise en place de meures correctives.
En 2005, l’usine de Craon avait déjà été suspectée suite à une alerte à la salmonelle. A l’époque détenue par le groupe Celia, 123 nourrissons avaient alors été contaminés. L’Etat avait donc décidé de retirer des rayons des laits infantiles fabriqués sur le site.

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