Le sac « Himalaya Niloticus Crocodile Diamond Birkin 3 » d’Hermès s’est arraché aux enchères de Hong Kong avant d’être adjugé à 380 000 dollars américains.
On le veut toutes !
On connaît toutes la merveilleuse histoire du sac Hermès Birkin inspirée par l’ex de Gainsbourg, Jane Birkin. Dessiné en 1984 grâce à une rencontre fortuite entre le président d’Hermès et Jane Birkin dans l’avion, il répond à une demande qui n’était alors pas satisfaite : un sac pratique et chic à la fois. Idéal pour les jeunes mamans avec un style au top. Ce 31 mai 2017, soit plus de 30 ans après son invention, le sac « Himalaya Niloticus Crocodile Diamond Birkin 3 » en peau de crocodile, orné de diamants et de finitions en or a fait suer plus d’un investisseur lors de son enchère. Après moult mains levées, il a été adjugé à un acheter anonyme au téléphone.
Serait-ce une vaste plaisanterie ?
La possession et l’envie d’avoir toujours plus ont permis à l’homme d’évoluer, de trouver de nouvelles techniques pour améliorer son confort et son mode de vie, pour subvenir correctement à ses besoins ou encore se sentir en sécurité. Aujourd’hui, ces paramètres gravés dans notre ADN sont en train de nous détruire en nous dépossédant de ce qui compte vraiment : les relations humaines. La consommation n’est pas une tare, elle est naturelle. Cependant, la surconsommation et la surproduction détruisent autant la planète que les liens sociaux.

Nous sommes conscients de vivre dans un système qui n’est pas viable, un système à court terme qui nous autodétruit ; ce désir du « toujours plus » fait de nos vies une attente pour un chèque de fin de mois pour nous offrir quelque chose de nouveau, quelque chose de mieux, quelque chose de plus cher, quelque chose dont on pense avoir besoin, quelque chose que tout le monde a ou quelque chose que personne n’a. Les choses nous embrument l’esprit et brisent les liens de notre société.
Nous sommes devenus capables de vivre deux ans dans le même appartement sans même connaître le nom de notre voisin, nous sommes capables de passer le trajet entre le bureau et la maison sans lever le nez de notre écran, nous sommes capables de signer des pétitions sans dire bonjour à quelqu’un qui vit dans la rue, nous sommes capables de nous gaver de produits que nous savons nocifs car « cela n’arrive qu’aux autres », nous sommes capables d’être lassés d’un achat seulement quelques heures après, nous sommes capables de ne plus être conscients des autres, de notre environnement, de ce qui nous entoure, nous sommes capables de croire aux fake news et en même temps de ne plus croire personne…
Les écarts entre les classes, entre les gens, entre les générations, entre les cultures se creusent de jour en jour – nous ne sommes plus un peuple mais un tas de gens, nous ne sommes plus des familles mais des colocataires. Pendant que certains s’offrent des maisons qu’ils n’utilisent qu’à 10% de leur capacité ou des sacs à mains à 380 000 dollars, plus d’un milliard d’êtres humains vivent avec moins d’un dollar par jour. Moins de 20 % de la population détient 90 % des richesses. Plus d’un milliard de personnes n’ont pas accès à de l’eau salubre. En Afrique sub-saharienne, une personne sur trois souffre de faim chronique. Un enfant sur cinq dans le monde n’a pas accès à l’éducation primaire. Le système actuel est dérisoire, il n’est pas viable car il n’est pas humain : il s’éloigne de notre nature et va nous rendre fous ou nous détruire de l’intérieur.
« L’Homme est un loup pour l’Homme » et « l’Enfer, c’est les autres ».
Crédit Photo sac : ISAAC LAWRENCE / AFP

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