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Un rein contre l’espoir d’une vie meilleure : le trafic d’organes sévit sur les routes migratoires…

Au Proche-Orient où se sont ouvertes de nouvelles routes migratoires après la fermeture des frontières européennes, les migrants sont devenus des cibles faciles pour les trafiquants d’organes. Ces « courtiers », qui appartiennent à un vaste réseau spécialisé dans le trafic d’organes profitent de la détresse et de la précarité de ces femmes et ces hommes, prêts […]

Au Proche-Orient où se sont ouvertes de nouvelles routes migratoires après la fermeture des frontières européennes, les migrants sont devenus des cibles faciles pour les trafiquants d’organes. Ces « courtiers », qui appartiennent à un vaste réseau spécialisé dans le trafic d’organes profitent de la détresse et de la précarité de ces femmes et ces hommes, prêts à tout pour rejoindre l’autre rive de la Méditerranée.

Les routes migratoires : un parcours de combattants

Après la violence des passeurs, des conditions de vie insalubres et un trajet au péril de leur vie, plusieurs milliers de migrants en viennent à donner leurs organes. Les promesses mirobolantes des trafiquants les poussent à passer l’acte : plus de 30 000€ pour un rein, même si la plupart d’entre eux toucheront à peine 2 000€ après l’opération. C’est le cas de Hiba, une jeune migrante soudanaise : aujourd’hui, elle subit toujours de fortes douleurs à l’abdomen et ne peut plus porter de charges lourdes. Handicapée, elle peine à trouver du travail en raison de sa condition physique et exerce désormais comme « hôtesse » dans un club.

La DICG (Declaration of Instanbul Custodian Group), qui coordonne les activités de lutte contre le trafic d’organes, a recensé plus de 2000 cas au Moyen-Orient : un déplacement du trafic d’organes, auparavant localisé dans les pays les plus pauvres. En effet, « auparavant, dans ces Etats, c’étaient les citoyens pauvres qui vendaient leurs reins (…) Maintenant ce sont les migrants qui sont particulièrement victimes de ce marché et qui vendent leurs reins à des prix plus bas » explique Dominique Martin, co-présidente de la DICG. »

Un rein contre l’espoir d’une vie meilleure

Les pays touchés par le trafic sont très nombreux : Inde, Pakistan, Philippines, mais surtout Egypte, véritable plaque tournante du trafic d’organes au Proche et au Moyen-Orient. Tous les types de migrants sont touchés, que ce soit ceux qui cherchent à rejoindre la Turquie ou les déplacés intérieurs comme en Syrie ou en Irak. Selon Dominique Martin :

« Pour certains d’entre eux, la vente d’organe représente le seul moyen de gagner de quoi vivre ou de quoi continuer leur voyage ».

Un rein donc, pour rejoindre l’autre rive de la Méditerranée. Si le nombre de cas reste mineur comparé aux autres violences dont sont victimes les populations migrantes (abus sexuels, travail forcé) le trafic d’organes revêt une dimension particulière. Ce phénomène est extrêmement tabou et les cicatrices post-opératoires restent un stigmate pour les migrants, sans parler des complications post opératoires.

Traditionnellement nourri par les populations égyptiennes très modestes, les migrants représentent aujourd’hui la principale ressource des trafiquants. En effet, « ces migrants ont des possibilités de travail limitées en Egypte. Pour eux, vendre un rein est une des seules opportunités d’obtenir de l’argent afin de passer une frontière ou de se construire une meilleure vie sur place » raconte Sean Collumb, juriste. Leur clandestinité les empêche d’avoir accès à la protection du système judiciaire et font d’eux des proies faciles. Parmi les migrants, ce sont les individus les plus fragiles qui sont ciblés en priorité, comme les mères célibataires qui peinent à assurer la subsistance de leur famille. De même, « les Syriens sont parmi les plus touchés aujourd’hui car ils sont arrivés récemment dans le pays et n’y ont pas de réseau, contrairement aux Soudanais qui ont une tradition d’émigration et bénéficient de l’aide de leur diaspora. »

Les conséquences des opérations chirurgicales sont souvent désastreuses : selon Riadh Fadhil, professeur de chirurgie transplantation au Qatar « 30% des donneurs ne sont pas à même de donner car ils ne sont pas en bonne santé ou ont des infections » de plus « le risque d’infection est beaucoup plus élevé pendant les greffes illégales car les différents tests de compatibilité sont plus sommaires ». Beaucoup de donneurs perdent également leur vie à cause « d’infections ou de complications » ou seront lourdement handicapés jusqu’à la fin de leurs jours.

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Charlotte Dressel

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