C’est l’histoire d’une famille, dont les parents prennent conscience que 200 kilos de déchets arrivent chaque seconde dans l’océan et que d’ici 2050 la quantité de plastique y aura dépassé la quantité de poisson.
Ils se posent alors une question : Pourquoi tous ces déchets ?
La raison qui leur apparaît est qu’ils vivent dans un système basé sur la surconsommation. Une économie linéaire, où chaque humain produit 590 kg de déchets par an. Et encore, ces 590 kg ne représente que la partie visible, les déchets qu’ils tiennent dans la main et qu’ils jettent eux-mêmes.
La partie immergée de l’iceberg est bien plus importante : pour ces 590 kg de déchets produits, ce sont 50 tonnes de ressources qui sont consommées par personne et par an. 50 tonnes, cela signifie vivre à crédit écologique. Consommer en 7 mois ce qui devrait être consommé en 12 mois.

La famille vide alors sa poubelle dans le jardin. Une nouvelle question est posée : Est-ce que c’est possible de vivre sans tout ça ? Tous les 4, les 2 parents et les 2 enfants, se lancent alors dans une aventure.
Pour chaque aliment, pour chaque bien, ils cherchent comment le remplacer par quelque chose sans emballage. Ils éliminent ensuite tout ce qu’ils possèdent et ne gardent que l’essentiel. Puis, pour lutter contre l’obsolescence, ils se mettent à acheter des produits durables, labellisés, recyclables.
En privilégiant les circuits courts, en se rendant dans les magasins de vrac avec leurs propres récipients, ils éliminent tous les emballages et contenants.
Au passage, ils redécouvrent le goût de l’alimentation. Le beurre à la motte a mille fois plus de saveur que le beurre suremballé de grande surface. D’ailleurs, les grandes surfaces, ils n’y mettent plus les pieds. Ils sont sortis du grand système industriel.
Ils réduisent progressivement la masse de leurs déchets. Ils passent d’une poubelle tous les 3 jours — la moyenne pour une famille de 4 — à 1 kg par an. Oui, au bout de 3 années, leur quantité de déchets annuelle tient dans un bocal d’un litre.


À la fin de leur aventure, ils mesurent leur empreinte carbone, leur empreinte écologique, leur empreinte en eau et leur empreinte épargne.
Ils s’aperçoivent qu’ils sont beaucoup plus respectueux de l’environnement. En consommant d’occasion ou local, ils sont passés sous la barre des 175 kg équivalent carbone par personne et par an. En consommant bio, local, ils ont décarbonné leur assiette. Avec un bocal de déchets par an, ils sont loin des 50 tonnes de ressources, de la quantité d’eau prélevée et du CO2 émis quelques temps auparavant.
- Ils s’aperçoivent qu’ils sont plus riches. En deux ans, ils ont économisé 30% sur leur budget familial.
- Ils s’aperçoivent qu’ils sont en meilleure santé. Ils ont détoxifié complètement leur alimentation, leurs produits d’hygiène, leur cosmétique.
- Ils s’aperçoivent qu’ils ont favorisé une autre économie, une économie locale et résiliente. Ils sentent qu’ils ont créé du lien social avec les gens du territoire.
Ils réalisent qu’ils ont gagné du temps, économisé de l’argent, protégé leur santé, favorisé l’économie locale, gagné en qualité de vie, et que cela les a rendu heureux. Ils ont cessé de subir pour être des acteurs, pour être une part de la solution.
Cette histoire, c’est celle de Bénédicte Moret, Jérémie Pichon et leurs enfants, connus sous le nom de Famille Zéro Déchet. Non, ce n’est pas de la fiction.