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En RDC, le gouvernement s’engage enfin contre le travail des enfants dans les mines !

Dans le Sud-Est de la République Démocratique du Congo (RDC), on compte plusieurs milliers d’enfants – plus de 40 000 en 2014 selon l’UNICEF – qui travaillent dans les mines de cobalt ou de diamant. Cette pratique, pourtant interdite par le Code minier congolais est devenue coutumière pour les principaux sites d’exploitation minière du Congo, […]

Dans le Sud-Est de la République Démocratique du Congo (RDC), on compte plusieurs milliers d’enfants – plus de 40 000 en 2014 selon l’UNICEF – qui travaillent dans les mines de cobalt ou de diamant. Cette pratique, pourtant interdite par le Code minier congolais est devenue coutumière pour les principaux sites d’exploitation minière du Congo, qui emploient des enfants parfois âgés d’à peine 4 ans.

Le travail dans les mines de cobalt, un fléau pour les enfants congolais…

Une main d’œuvre bon marché, qui permet d’extraire le coltan, le cobalt et les diamants à bas-prix. Voilà ce que représentent plusieurs milliers de jeunes congolais pour les multinationales qui rachètent les matériaux bruts aux exploitations minières artisanales du Sud du Congo. La chaine « Sky News » a diffusé en novembre dernier un reportage « choc », dénonçant la rudesse des conditions de travail dans les mines de cobalt. Des enfants âgés parfois d’à peine 4 ans, travaillent plus de 12 jours par jour, pieds et mains nus, tout en étant exposés à des matériaux radioactifs, génotoxiques et cancérogènes… Un quotidien épuisant pour des « creuseurs » recrutés de plus en plus tôt afin faire face à la demande croissante de cobalt brut, environ 5% de plus chaque année.

Aujourd’hui, plus de la moitié de la production mondiale de cobalt, un matériau crucial dans la composition des batteries au lithium qui alimentent nos téléphones et nos ordinateurs, provient des mines de la République démocratique du Congo. Très prisé des multinationales chinoises et américaines, les matériaux bruts sont vendus par le biais de nombreux intermédiaires,rendant ainsi très complexe la traçabilité des produits.

Chaine d’approvisionnement du Cobalt, Amnesty

En effet, la « route du cobalt » est devenue de plus en plus opaque, et ce en toute légalité. Après avoir été extrait des mines, le cobalt brut est acheminé vers des « maisons d’achat » qui n’ont, en vertu de la loi congolaise, aucune obligation d’obtenir un certificat d’origine des minerais. Une activité illégale donc, qui est réintégrée sans difficulté dans un circuit de production parfaitement « légal », mais dont la moralité pose encore question. Si aujourd’hui la responsabilité des entreprises est de plus en plus mise en cause, plusieurs géants de la téléphonie, à l’image d’Apple, nient toute implication dans l’exploitation des mineurs et assure la fiabilité du cobalt utilisé dans la fabrication de leurs produits.

Une prise de position du gouvernement de RDC pour interdire le travail des enfants dans les mines

Une nouvelle étape a été franchie par le gouvernement congolais ! Après qu’il a reconnu l’existence de travailleurs mineurs dans les mines de cobalt, ce dernier a pris position début septembre en s’engageant à éliminer le travail des enfants dans le secteur minier d’ici 2025 ! Une éternité pour ces travailleurs à la limite de l’esclavagisme, mais une avancée vers « l’éradication du fléau que représente le travail des enfants dans les mines en RDC » reconnait Seema Joshi, de l’équipe Entreprises et droits humains à Amnesty International. En effet, selon lui :

« Cet engagement pourrait marquer une étape importante sur le chemin vers l’éradication du fléau que représente le travail des enfants dans les mines en RDC. Certains n’ont que sept ans. S’il est mis en œuvre, cela veut dire que les futures générations ne passeront pas leur enfance à extraire des minerais pour nos smartphones et nos voitures électriques, dans des conditions obscures, sales et dangereuses ».

Le ministre d’Etat en charge de la Prévoyance sociale, Lambert Maluku Memas a annoncé en août dernier la nouvelle stratégie du gouvernement en matière de lutte contre le travail infantile dans les sites miniers et artisanaux. Cet engagement devra néanmoins être surveillé de très près : beaucoup d’associations dont Amnesty International, à l’origine d’un rapport sur la question « Voilà pourquoi on meurt », appellent à la vigilance et au contrôle avant que des mesures réellement efficaces ne soient mises en place.

Crédits photos : Amnesty international

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Charlotte Dressel

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