Les petites fermes sont indispensables. Du point de vue économique et social, elles sont créatrices d’emploi et d’activité. D’un point de vue environnemental, les petites fermes ont plus de chances de favoriser la biodiversité. Jean-Luc Mélenchon résume — lors du salon de l’agriculture — très bien bien l’importance de changer de système de production. « Je doute que je comprenne qui que ce soit dans le salon de l’agriculture. Ma présence ici ne vaut pas de dénonciation. Mais clairement, je veux quand même signifier qu’il y a un modèle agricole que je condamne. Je ne suis pas d’accord avec et je pense qu’il faut en changer car je le juge dangereux »
En effet, ce dernier oppose deux agricultures. L’une productiviste, celle des fermes toujours moins nombreuses mais toujours plus « grandes » et l’agro-écologie, celle des fermes responsables représentant environ 5 % de la surface agricole (chiffre du ministère de l’Agriculture).
Un modèle productiviste à bout de souffle
Le modèle agricole français s’est suicidé. Le quinquennat qui s’achève bientôt a impulsé l’idée « d’agro-écologie. » Pourtant « l’agro-industrie » et ceux qui y travaillent, réduits à de simples agents de production car ne pouvant que dégager du profit à travers une large économie d’échelle, restent aujourd’hui les rois de la terre. Un tiers des petites fermes a disparu entre 2000 et 2007 et sur 8% des exploitations disparues entre 2010 et 2013, seulement 1% ne sont que de moyennes et grandes fermes.

Comment en sommes-nous arrivés là ?
Ce modèle issu de l’agriculture d’après la Seconde Guerre mondiale a prospéré dans le cadre de la modernisation des structures économiques du pays. Il a donc fallu basculer d’un modèle ledit paysan aux moyens de productions jugés archaïques et trouver une innovation étatique, rapide donc productiviste avant tout.
Où sommes-nous ?
Au cœur d’une 3ème révolution agricole. Des associations telles que le CIVAM (Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural), les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) surgissent et rallient chaque jour de plus en plus de Français. La ferme d’Isabelle Godard à Claye-Souilly (Seine-et-Marne) et la ferme du Bec d’Hellouin (Brionne) – au cœur du film : l’éveil de la permaculture – ainsi que d’autres ont fait leurs preuves. Petites fermes devenues autosuffisantes avec leurs agriculteurs au sourire et à la bonne humeur, indomptables, nous dictent les gestes de demain.
Cependant, certains se servent de cette nouvelle prise de conscience afin d’en créer des profits. Bon nombre d’ouvrages jaillissent, certaines industries prônent le vert, le coût des formations de permaculture (à titre d’exemple) se fait de plus en plus excessif. Alors, avons-nous à craindre que cette vérité s’enlise, déjà, dans le goudron déversé d’âmes en quête d’anatocisme ? Au sein de cette « nouvelle mode » l’homme peut-il être vrai, ou seulement le paraître, sans même en avoir conscience ?

Pour commander notre Manifeste, cliquez sur l’image !