Un an de tour du monde à la découverte des initiatives d’éducation interconfessionnelles : c’est le programme des quatre jeunes étudiants partis en juillet dernier. Soutenue par des médias indépendants et des réseaux œcuméniques, l’équipe narre son périple chaque jour sur les réseaux sociaux, tout en travaillant à l’établissement d’une base de données d’initiatives probantes, à essayer de retour en France.
Echantillon représentatif
Ils s’appellent Sami, Bettina, Bénédicte et Eloi. Agés de 20 à 22 ans, ils représentent à eux quatre les confessions – ou, comme ils préfèrent le dire pour y inclure l’athéisme, les « convictions » – majoritaires en France. Forts de parcours universitaires complémentaires et d’un désir de prouver que la coexistence des religions est non seulement possible mais souhaitable, ces quatre jeunes se sont embarqués en juillet pour un pèlerinage à travers le globe. Traversant 20 pays, leur itinéraire les mènera sur les traces d’initiatives interreligieuses avec un thème : l’éducation.
Le but est triple : « découvrir de nouvelles initiatives dans le domaine de l’éducation, connecter leurs acteurs entre eux, et faire découvrir leurs actions au plus grand nombre ». Pour cela, l’équipe s’appuie sur le réseau de l’association Coexister, qui se présente comme « le mouvement interconvictionnel des jeunes », qui leur offrira l’hospitalité dans les 40 villes du périple. De là, les quatre jeunes devront user de leurs talents relationnels pour partir à la découverte du tissus éducatif local. Pour relayer leurs aventures, l’équipe fait un usage complet des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Snapchat) et possède le soutien du média Sparknews, dont la mission est similaire : depuis 2012, ce site recense et relaie des initiatives positives (économiques, sociales, environnementales) du monde entier.

Témoignages
Ayant déjà traversé plusieurs pays depuis leur départ, comme la Finlande, l’Estonie ou Israël, les quatre globe-trotters animent régulièrement leur page Facebook avec des comptes rendus et des témoignages. Tous les deux jours, on peut ainsi retrouver la présentation dans le style « Humans of New-York » d’une personne « représentant la coexistence active », c’est-à-dire vivant sa foi dans le respect des autres, et transmettant ce mode de vie. Mais leur travail ne s’arrête pas là : tout au long du périple, les membres de « l’Interfaith Tour » recensent en détail les initiatives dont ils sont témoins, afin d’en rendre compte au gouvernement français une fois de retour à la maison, dans un tour de France d’un mois.
Un sujet complexe
Mais concrètement, de quoi s’agit-il ? A étudier leur projet, et à regarder leurs témoignages, il est n’est pas forcément facile de comprendre la teneur exacte de leur recherche. Les piliers de leur initiatives sont clairs : d’un côté la coopération entre les confessions et convictions, de l’autre l’éducation (ils se disent notamment influencés par le scoutisme, qu’ils ont pour beaucoup pratiqué). Mais le mariage des deux n’est pas forcément clair ; ainsi, les initiatives recensées se limitent parfois à l’enseignement du « fait religieux » dans un contexte laïque (comme en Finlande) ou à l’inverse l’enseignement à travers la religion d’autres valeurs (comme dans le scoutisme, souvent affilié à une religion, mais explorant d’autres thèmes).
Ce n’est que grâce à leurs rigoureux témoignages que l’on arrive, presque deux mois après le départ de l’équipe, à bien discerner ce que recherche l’équipe, à savoir « essayer de comprendre quelle est la place de l’éducation publique dans l’enseignement pacifiste », et recenser des exemples de systèmes éducatifs nationaux respectueux de toutes les croyances. Une chose est sûre : l’effort est louable et indispensable en ces temps de défiance identitaire !
Crédit Photos : FACEBOOK/INTERFAITH TOUR

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