La place de ces produits dans les émissions mondiales
Un nouveau rapport de l’institut pour l’agriculture et la politique commerciale (IATP) publié mercredi 18 juillet affirme que « la consommation de viande et de produits laitiers à un impact dangereux sur le réchauffement climatique ». Pour cela, l’institut évalue les émissions de gaz à effet de serre (GES) des secteurs, mais également la transparence des entreprises du secteur à ce sujet.
Le rapport vient mettre en évidence « la place croissante de ces produits dans les émissions mondiales ».

Selon les analyses, les émissions des cinq premières entreprises du secteur de la viande et des produits laitiers (JBS, Dairy Farmers of America, Tyson et Fonterra) sont supérieurs à celles des géants des énergies fossiles comme Exxon, BP ou Shell.
Des chiffres inquiétants lorsque l’on sait que, si leur croissance se poursuit au même rythme, ils pourraient absorber en 2050, « plus de 80 % du budget annuel de gaz à effet de serre » compatible avec la limitation du réchauffement climatique à 1.5°C.
La transparence des entreprises
« Ces chiffres ne sont pas vraiment nouveaux. » explique Devlon Kuyek auteur du rapport :
« Il faut dire aussi qu’on a du mal à les obtenir. Ainsi, Cargill ne donne aucun chiffre, mais évoque une hausse de la production dans sa division bœuf. »

En effet, qui dit plus de bœuf, dit mécaniquement davantage d’émissions de GES. Pourtant l’entreprise ne semble pas en tenir compte dans son rapport annuel.
Si quelques entreprises exposent leurs émissions de GES, la majorité ne le mentionne même pas. Ainsi, les 35 plus grosses firmes du secteur excluent « leur chaîne d’approvisionnement » (et donc l’utilisation de bétail) de leurs études sur leur empreinte carbone. Pourtant, celles-ci totalisent entre 80 % et 90 % des émissions réelles du secteur !
Parmi ces entreprises, Danone. Le groupe possède un plan en lien avec l’accord de Paris, cependant, rien n’est mis en place concernant les émissions de GES de leur chaîne d’approvisionnement. Rien n’est mentionné sur l’utilisation de vaches à lait, et pourtant l’empreinte ne peut diminuer sans transformation majeure.