En 2015, lors de sa campagne, le candidat du Parti libéral, Justin Trudeau, promet aux communautés canadiennes une résolution rapide et efficace de la crise de l’eau : « La nation canadienne dirigée par moi-même fera de cette crise une priorité absolue ». 2 ans après, les habitants s’impatient et lancent un appel national.
« Nous ne pouvons pas consommer notre propre eau »
Le média Vice News Canada a consacré la première semaine de septembre à une enquête concernant la crise de l’eau au Canada. Malgré les promesses du Premier ministre Justin Trudeau, des dizaines de communautés, de « First Nations », n’ont toujours pas accès à une eau courante potable et saine. « Cela fait plus de 10 ans que ma communauté est soumise aux conseils sanitaires (ébullition). Aujourd’hui, ce sont quasiment 2 000 foyers qui n’ont pas accès à l’eau des puits. Au minimum, 87% de nos puits contiennent de l’eau contaminée. Cela signifie que nous ne pouvons pas consommer notre propre eau. » explique Mark Hill des six nations du Territoire de Grand River.

Des dispositions précaires
En effet, depuis les années 1990, le système de santé canadien a adressé à des nombreuses communautés des conseils d’accès à l’eau potable : soit la distribution de 4 barils d’eau potable par semaine et l’ébullition automatique de l’eau du robinet pour des raisons sanitaires. Une fois que les barils distribués par l’Etat sont épuisés, les habitants sont obligés d’en racheter à un prix élevé (environ 20$ pour un bidon de 4L). Le dixième pays le plus riche du monde ne permet pas à tous ses habitants d’accéder à l’eau potable. « Avoir de l’eau du robinet est ici un luxe. Ceux qui ont ça sont très privilégiés. Et le fait que nous n’y avons pas accès chez nous me met en colère » s’agace Neal Ostamus, membre de la First Nation Neshkanaga.

Des communautés face à la maladie
« Nous sommes confrontés à des maladies telles que la coqueluche, la diarrhée, l’influenza… » explique Renee Linklater, membre de la Nation South Indian O-Pippon-Na-Piwin Lake Cree. En effet, la pollution provenant d’anciennes mines d’or achemine des formes très toxiques d’arsenic par l’eau. Les intoxications et l’augmentation du nombre de cancers dans ces communautés sont le signe flagrant de l’empoisonnement de ces communautés. Autumn Peltier, membre de la First Nation Wikwemikong est désemparée.
« Nos communautés ne devraient pas vivre ainsi. Le Canada est l’un des pays les plus riches au monde. Nous n’avons pas à vivre dans les mêmes conditions que le tiers monde. »

Tic-tac Trudeau
« Premier Ministre Trudeau, pourquoi est-ce que cela vous prend si longtemps pour régler l’état actuel de l’eau ? (…) Vous ne pouvez pas rester assis là et faire comme si c’était normal de ne pas avoir de l’eau courante ! »
Ces communautés des First Nations ont voté massivement pour le candidat Trudeau et ont nourri un espoir énorme face à ce renouveau qu’on leur a promis. Aujourd’hui, rien n’a changé et le chantier est immense. C’est un droit basique citoyen que d’accéder à de l’eau potable. A ce jour, de nombreux habitants font entendre leur voix pour interpeller le Premier ministre qui n’a pas encore répondu pour l’instant.
Retrouvez l’intégralité du documentaire sur Vice News Canada.
Crédits photos : DARRYL DYCK / THE CANADIAN PRESS

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