Etudes et « testing » contre les discriminations
Le président de la République, Emmanuel Macron, prenait des engagements face à la discrimination le 14 novembre dans le Nord de la France. En effet, d’après lui il faut mettre l’accent sur les inégalités salariales hommes-femmes ainsi que sur les discriminations à l’embauche. Mr Macron a insisté en indiquant que « l’inspection du travail doit mener des enquêtes pour traquer les employeurs qui ne respectent pas ce qui est dans la loi, dans notre code du travail, qui interdit la discrimination à l’embauche comme à la promotion. » D’après lui, « c’est parfaitement traçable et vérifiable, cela a été conduit à travers plusieurs opérations dites de testing ». De plus, le gouvernement souhaite rendre publics les noms des entreprises ayant recours à ces pratiques.
Dans les mêmes problématiques, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et SOS-Racisme viennent de réaliser une enquête sur la discrimination au sein de divers marchés. Racisme, sexisme, discrimination positive, tout y passe dans des domaines divers et variés.
Préjugés et discrimination : tous les domaines sont touchés
Présentée ce jeudi 23 novembre en conférence de presse, l’étude rapporte ses constats et analyses des discriminations dans des domaines jusqu’alors peu étudiés comme la formation professionnelle, le marché des banques et assurance ou encore celui des hébergements et loisirs.
Ces domaines ont été explorés à travers quatre critères discriminatoires principaux : l’âge, le sexe, l’origine, et la réputation du lieu de résidence. Pour le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, les résultats « montrent les conséquences de préjugés, sur lesquels il y a un important travail à faire ».
Cette étude a été réalisée par la méthode « testing ». Cela consiste à présenter différents types de profils pour une même offre et d’en analyser les réponses. Pour cette étude, 15 000 candidatures ont été envoyées.
Ainsi, cette étude révèle par exemple qu’un homme de 22 ans a moins de chances d’obtenir un crédit à la consommation (40% de réponses positives) qu’un homme de 42 ans (65% de réponses positives).
Pour la souscription d’assurance automobile, un homme de 22 ans d’origine française résidant au sein d’un quartier prioritaire (QPV) recevrait moins de réponses positives et payerait un tarif annuel supérieur (681.40€ contre 621.20€ en moyenne). Dans ce même cas, bien que les femmes soient désavantagées dans de nombreux domaines du test, elles font néanmoins l’objet d’une « discrimination positive » pour les assurances automobiles avec plus de réponses positives que les hommes et des tarifs parfois préférentiels.
En ce qui concerne l’accès aux hébergements de loisir (hôtels, camping, chambre d’hôtes), un homme de 22 ans d’origine française obtient davantage de réponse positives (56.8%) qu’un homme d’origine africaine (49.3%), ou encore qu’un homme résidant en QPV (46.3%).
D’après Dominique Sopo, « les critères objectifs ne sont pas réunis pour expliquer une différence de traitement dans la plupart des cas ». Quant à Yannick l’Horty, directeur de la fédération de recherche, emploi et politiques publiques du CNRS il affirme que la France a du retard sur cette pratique qui permet de détecter de manière « probante » les inégalités.
Photo couverture : Intouchables

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