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Poulehouse : la ferme qui veut sauver les poules pondeuses !

Coup d’envoi pour la Maison des Poules, la ferme qui a accueilli les premières poules hier soir. Les trois fondateurs de Poulehouse en sont convaincus, les poules aussi ont le droit de vivre leurs vieux jours ! Ils ont créé cette ferme limousine de 16 hectares pour sauver les gallinacées pondeuses d’une mort certaine : la […]

Coup d’envoi pour la Maison des Poules, la ferme qui a accueilli les premières poules hier soir. Les trois fondateurs de Poulehouse en sont convaincus, les poules aussi ont le droit de vivre leurs vieux jours ! Ils ont créé cette ferme limousine de 16 hectares pour sauver les gallinacées pondeuses d’une mort certaine : la réforme.

La réforme : direction l’abattoir

Si le consommateur a maintenant une connaissance correcte du système de numérotation sur les œufs (plus c’est proche de 0, plus les poules sont bien traitées), il ignore trop souvent un fait sinistre. Peu importe la façon dont une poule pondeuse est élevée : bio, plein air ou en cage, sa durée de vie est de 18 mois. 18 mois, moment de la vie d’une poule où elle ne devient plus assez « productive » pour le système alimentaire industriel, c’est à dire où elle ne pond plus un œuf par jour. Pourtant, une poule vit 6 à 10 ans, et va pondre chaque semaine toute sa vie !

La France est le premier producteur d’œufs en Europe. Chaque année, 40 millions de poules pondeuses jugées trop vieilles sont ainsi envoyées à « la réforme », terme technocratique pour désigner l’abattoir. La réforme rachète la poule à l’éleveur entre 10 et 20 centimes. Pour 10% d’entre elles, les poules tuées sont transformées en « Viandes Séparées Mécaniquement » destinées à farcir les plats industriels, aux farines animales ou bouillons cubes. Quant à la majorité d’entre elles, soit 29 millions de carcasses, elles seront congelées et envoyées en Afrique où elles seront vendues deux fois moins cher que les poules locales, empêchant la filière africaine de se développer pleinement.

En participant à un sauvetage de poules en 2016, Fabien Sauleman a été confronté à cette réalité de l’agro-industrie. De là lui est venue l’idée Poulehouse : un nouveau mode de production des œufs qui laisse vivre les poules toute leur vie, en rémunérant mieux les éleveurs pour amortir leurs coûts.

Vidéo de présentation Poulehouse

Un nouveau mode de production sans abattage

Après une campagne de financement participatif réussie, le projet a été lancé en juin 2017 en partenariat avec plusieurs éleveurs en bio. Les œufs Poulehouse sont ainsi vendus dans plusieurs enseignes, comme Biocoop qui a accueilli le projet dès les phases de tests pour recueillir l’avis des consommateurs. Un rythme de ponte plus faible est plus coûteux à produire. Le prix se répercute donc sur le consommateur qui choisit, par son achat, de soutenir ce mode de production. Une boîte Poulehouse de six œufs se vend six euros, contre trois euros environ pour une boîte d’œufs bio.

Fabien Sauleman le revendique :

« Ce prix incite les consommateurs à se questionner sur l’œuf. Le prix est forcément plus élevé si l’on veut mettre en place des systèmes de production respectueux des animaux et des éleveurs. Les sommes perçues sur les ventes des œufs permettent de cotiser pour la retraite des poules, et aux éleveurs de pouvoir assumer ce mode d’élevage. »

Avec 250 000 œufs vendus, le projet, encore petit à l’échelle du marché français, est donc une piste de réflexion pour le consommateur sur ce que coûte la production d’œufs, et la réduction de notre consommation.

A terme, c’est tout un nouveau mode de production sans abattage et sans maltraitance que Poulehouse souhaite promouvoir. Poulehouse demande déjà aux éleveurs partenaires de ne plus épointer les poules, c’est à dire de ne plus couper leurs becs comme c’est le cas aujourd’hui pour les élevages, même en bio. Cette décision a été approuvée par tous les éleveurs partenaires.

La Maison des Poules et la relation avec les éleveurs sont gérés par l’associée Elodie Pellegrain, diplômée d’une école d’agronomie. La ferme de 16 hectares dans le Limousin est un modèle pilote qui peut accueillir 18 000 animaux. L’objectif de Poulehouse est que les éleveurs gardent in fine les poules toute leur vie chez eux. Fabien Sauleman précise :

« Pour une poule, le transport n’est pas un moment agréable en terme de bien-être. Nous souhaitons donc leur éviter en favorisant leur vieillesse dans leur élevage d’origine. »

Poulehouse suit également de près l’évolution des méthodes « sexage in ovo » : déterminer, avant l’éclosion, si le poussin à naître sera mâle ou femelle. Selon l’association L214, 50 millions de poussins mâles sont gazés ou broyés vivants en France chaque année. Ils sont jugés inutiles car ils ne peuvent pas pondre, et ne font pas partie de l’espèce destinée à la consommation. Poulehouse est en discussion avec les laboratoires de recherche pour leur proposer de participer aux tests.

Un projet à suivre dans le temps, pour une production d’œufs moins intensive. Pour ceux qui le souhaitent, il vous est aussi possible d’accueillir des poules destinées à la réforme.

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Laurie Debove

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