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Pollution, maltraitance animale et construction à outrance. Le tourisme de masse, une catastrophe environnementale

Que faire ? Comme tous les problèmes environnementaux, c’est avant tout notre rapport au monde qu’il faut changer.

En 2018, la croissance du tourisme mondial fut de 9 %, un chiffre record qui n’avait pas été prévu par les observateurs. Ce sont près de 1,4 milliards de personnes qui voyagent chaque année. C’est l’un des moteurs les plus puissants de l’économie mondiale. Représentant à elle seule 3,2 % du PIB intérieur mondial, cette industrie florissante ne va pas sans son lot de mauvaises nouvelles pour le vivant : pollution, constructions à outrance, maltraitance des animaux. Le tourisme de masse représente 8 % des émissions de gaz à effets de serre et ce chiffre ne va cesser d’augmenter dans les prochaines années.

Une pollution hors norme

L’engrenage du tourisme de masse est souvent le même : construction de résidences sur des sites paradisiaques, pollution des sols des océans et de l’air, affluence des véhicules, prolifération des fast foods et des produits low cost. Si les promoteurs avancent souvent l’argument du développement local et des emplois créés, cela se fait au détriment des artisans locaux adeptes de la qualité qui ne peuvent rivaliser avec les produits bon marché. 

Des pays comme la Chine voyant une classe moyenne émerger, des millions de personnes réclament le droit de découvrir le monde et ses merveilles. Comment leur interdire ? Comment prendre conscience que notre soif d’aller admirer la beauté de la nature la détruit ? 

Si de nombreux pays ont mis en place la taxe carbone en 2017, elle ne s’applique toujours pas au transport aérien. Or pour les pays les plus pollueurs comme les États-Unis ou la Chine, ce sont bien les vols intérieurs qui produisent le plus de gaz à effets de serre.

Du côté de la faune, le tourisme animalier joue son rôle dans l’extinction des espèces. On se souvient de ce bébé dauphin échoué trop près des côtes argentines, mort de déshydratation à force d’être exhibé pour les selfies d’une foule de touristes. Le phénomène du selfie est étudié de près par des ONG de protection des animaux. Nouvelle source lucrative, elle encourage les éleveurs à séparer les bébés de leurs mères, ou à maltraiter de grands animaux comme les tigres ou les éléphants, pour les rendre dociles lors de la prise de photo. Les animaux ne survivent pas plus de quelques mois, obligeant les fournisseurs à acheter capturer ou braconner encore plus d’animaux sauvages.

Quand on regarde derrière la carte postale, l’impact du tourisme est non négligeable : les quartiers touristiques des villes et les villages se ressemblent, avec leurs lots de boutiques de souvenirs pas toujours fabriqués localement, de restaurants sans clients locaux, car ce qui en faisait la spécificité – artisans, commerces de proximité, cafés du coin – n’ont pas tenu le coup. Les prix montent, les habitants vont vivre ailleurs, les villages se retrouvent désertés quand les touristes ne sont pas là.

Que faire ? Comme tous les problèmes environnementaux, c’est avant tout notre rapport au monde qu’il faut changer.

À la découverte, à la beauté, à l’aventure. Nombreux seraient surpris de ce qu’ils pourraient vivre non loin de chez eux, en termes d’expériences humaines, culturelles et naturelles. Nous devons peut-être réapprendre à nous enchanter près de chez nous. Le droit de circuler librement est un droit fondamental de l’individu moderne. C’est un gage de progrès et d’ouverture au monde.

Pourtant, l’urgence de la situation nous mettra un jour face à la nécessité de réfréner certains de nos droits individuels, tout simplement pour que notre espèce et le vivant puissent survivre. À nous de décider si nous attendons le blocage des avions faute de carburant, l’imposition par les gouvernements, ou le fruit de notre liberté, celle de choisir de préserver la vie.

Sarah Roubato

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