L’urgence climatique met chaque pays face aux limites de ses institutions. En Belgique, les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique reposent sur des accords de coopération et non sur des lois. Mais sa voisine la France qui fonctionne plutôt à l’inverse, ne semble pas meilleure élève. Que peuvent les citoyens face à l’inaction de leurs gouvernements ? Et sont-ils tous prêts à faire face à l’urgence ?
En Belgique, où les grèves scolaires réunissent des dizaines de milliers d’étudiants chaque jeudi, plusieurs associations, parmi lesquelles Youth For Climate, Greenpeace, Le Biais Vert ou encore Act for Climate Justice, organisent depuis dimanche un Village du Climat.
Quelques centaines de personnes viennent s’asseoir place du Trône pour réclamer une loi ambitieuse pour le climat. Ils réclament notamment une modification de l’article 7bis de la Constitution belge, article qui énonce le principe de protection de l’environnement de la part du gouvernement, des régions et des communautés, mais sans donner d’objectifs spécifiques.
La modification de cet article permettrait d’étendre des moyens d’action, en unifiant l’action des régions et exigeant du gouvernement qu’il respecte les accords internationaux.
Le 1er février dernier, des universitaires et activistes ont déposé à la Chambre des Représentants une proposition de 20 articles proposant entre autres de créer de nouvelles institutions pour coordonner l’action contre le réchauffement climatique entre les régions, l’État fédéral et les communautés linguistiques de Belgique.
« Depuis 11 semaines, nous prenons le risque de rater les cours et certains d’entre nous mettent ainsi leur diplôme en jeu. Les hommes politiques ne comprennent pas qu’ils jouent avec notre avenir, ne nous écoutent pas et ne changent rien. Nous pourrions presque devenir dépressifs, mais nous allons continuer« , a assuré Adélaïde Charlier de Youth for Climate.
Mardi soir, c’est finalement à 9 voix contre 8 que la Commission de Révision de la Constitution a approuvé la révision de l’article. Mais il semble maintenant certain que la révision sera rejetée jeudi en séance plénière, car la majorité des deux tiers ne sera pas acquise. Le chemin est encore long et il n’est pas étonnant que nos démocraties n’aient pas les intitutions pour faire face au désastre sur lequel elles se sont bâties.