Une fois de plus, Emmanuelle Duez, entrepreneuse de choc et agitatrice positive nous livre un nouveau discours sur le monde d’aujourd’hui et sur celui de demain dans le cadre de TEDx Marseille.

Emmanuelle Duez est fondatrice du Boson Project, une start-up de conseil entrepreneurial et est surtout présente dans le monde des start-up comme une véritable inspiration et un moteur depuis quelques années maintenant. Fin 2016, elle livrait son speech au TEDx Marseille « Du poids des maux à la responsabilité des Idées » en amorçant une prise de conscience.

Le monde d’aujourd’hui

Le monde et la société dans lesquels nous vivons sont définis autour d’un « tryptique » branlant sur la raison, l’individualité et le progrès. Nous traversons une révolution industrielle et technologique qui selon Emmanuelle Duez, nous a fait entrer dans une nouvelle ère : celle de la postmodernité. En effet, tous les grands modèles économiques et financiers, sociétaux, environnementaux, idéologiques et politiques qui ont fondé nos sociétés modernes s’effritent voire s’écroulent. Nous traversons une série de ruptures, de « planètes alignées » :

– Une rupture temporelle où le temps court plus vite que jamais auparavant : une accélération démographique, sociologique, générationnelle, économique, technologique, de la connaissance…

– Une rupture spatiale où les nouvelles générations pensent « mondial », vivent « mondial », mais agissent local : le concept du glocal

– Une rupture anthropologique due à la révolution numérique qui façonne l’individu devenu capable d’impacter l’environnement qui l’entoure

Toutes ces ruptures ont bloqué, peut-être à jamais, la dose de croissance que nous nous administrons pour déterminer notre état. C’est un choc d’une lourdeur infinie : la croissance n’est plus possible, la révolution industrielle et numérique que nous vivons ne la permet pas. Emmanuelle Duez explique savamment qu’avant, le « progrès » signifiait que demain sera mieux qu’hier et que l’indicateur de cet état positif était la croissance. Aujourd’hui, il est temps de remplacer la croissance par d’autres indicateurs et moteurs économiques et sociétaux tels que la créativité, l’innovation, le bien-être, l’économie de la connaissance.

En somme : tout s’écroule, c’est une bonne nouvelle

L’Homme est effrayé par le changement car il n’a conscience que de sa perte et non de son potentiel gain, et pourtant, il devient urgent de l’amorcer pour notre vie, notre survie et celle des générations à venir. Seulement, cela n’est pas une mauvaise nouvelle : le tout est de passer à l’ère de la réinvention. Cela fait plus d’une dizaine d’années qu’autour de nous s’écrasent des mots dramatiques tels que la crise ou la précarité et qui ne sont en fait que ce qu’Emmanuelle Duez caractérise de « mots-remparts », c’est-à-dire que ces mots visent à apaiser des maux afin de réduire la réalité et de s’en protéger. Les experts à travers le monde sont conscients du changement qui est amorcé, tout le monde sait que les choses changent – seulement, l’après est tellement paralysant que soit l’on est fatalistes, soit l’on pense que ce n’est qu’une crise et que tout reviendra à la normale un jour. Et bien non ! Nous vivons une mutation sociétale globale, c’est-à-dire une mutation générale mondiale qui devra s’appuyer sur un effort commun et une capacité accrue de résilience.

Res-pon-sa-bi-li-té

Il est donc temps de passer à une autre ère, celle qui permettra de s’affranchir d’un passé lourd et amorphe grâce à des idées portées par des hommes et des femmes qui en plus de les incarner, en prennent la responsabilité. Pour cela, il faut avoir confiance en l’avenir, en la jeunesse et en soi. Emmanuelle Duez utilise l’image du parachute avec lequel on se lance du haut d’une falaise sans savoir ce qu’il y a en bas, elle parle d’un vent fait d’idées et de talents et surtout de la possibilité de dessiner, de décider ce qu’on trouvera à l’atterrissage : « le destin n’est pas écrit, c’est à nous de le choisir ».

Pour ce faire, deux mots d’ordre : partager et proposer. La société fracturée dans laquelle nous vivons ne permet plus d’avoir la conscience des classes auparavant acquises, l’oubli des unes et des autres empêchent une compréhension. Le nombre de classes sociales, de personnes, qui subissent le changement sans le comprendre sont alors doublement punies. C’est à ceux qui ont la capacité, les moyens et l’accès de partager ce vent, ces idées, ces talents pour construire tous ensemble un monde plus cohérent, plus humain, plus efficace et plus à même de répondre aux besoins glocaux. Il est capital de prendre les choses en main pour nous et pour les générations à venir si nous voulons être « collectivement fiers de ce que l’on est, de ce que l’on est en train de faire ». « L’heure n’est plus au diagnostic, l’heure est à la proposition » qui est de notre responsabilité nationale et globale.

« Soyez libres, soyez rebelles »

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