Un groupe de scientifiques environnementaux a travaillé avec l’aide d’universités et d’institutions environnementales afin de mettre sur pied un rapport et un projet appelé Mission 2020. Il souligne que nous connaissons les 3 dernières années avant de vivre à crédit sur notre propre planète et propose des solutions concrètes et réalistes.
C’est mou tout ça !
Les sommets s’enchaînent et sont pavés de bonnes intentions, la COP21 a soulevé une vague d’espoir mais les mesures drastiques tardent à se faire sentir, les dispositifs proposés par l’accord de Paris sont trop faibles par rapport à l’avancée des dégâts et Trump s’en est retiré sans vergogne. Cela fait 100 ans que notre planète résistante est capable d’absorber la plupart de nos abus climatiques, mais l’activité humaine a détruit ce bouclier et la courbe des émissions se doit d’être inversée pour notre propre survie. Si les gaz à effets de serre produits ces dernières centaines d’années ont des conséquences progressives mais tangibles, les futures émissions provoqueront des conséquences plus rapides et plus catastrophiques. Si la production de ces gaz ne s’infléchit pas d’ici 3 ans, les objectifs de la COP21 seront inaccessibles et le changement climatique deviendra irréversible.
Pourquoi 3 ans et pas 2, ou 5, ou 47 ?
La conclusion de la date butoir des trois années n’est pas anodine. Les signataires et chercheurs du rapport 2020 : The Climate Turning Point ont effectué des calculs de « budget carbone », soit le calcul du taux d’émissions supplémentaires nécessaire pour une augmentation de la température. L’objectif de l’accord de Paris est de ne pas dépasser l’augmentation de température de 1,5° ou de se situer « nettement en dessous de 2 » ; et bien, pour cela, les émissions seraient de 41 gigatonnes alors que notre rythme actuel est de 150 gigatonnes par an. Le calcul est vite fait, on dépasserait la première limite avant 4 ans et en une quinzaine d’années, on serait quasiment à la moitié des quantités nécessaires pour atteindre les 2°. L’étude européenne publiée dans le Journal of Earth System Dynamics a souligné les conséquences d’un passage à 2° et elles sont catastrophiques : canicules mortelles, terrassement des récoltes, accès à l’eau potable encore plus limité etc. Cela serait même le 0,5 de trop pour de nombreux récifs coralliens. Nous sommes aujourd’hui déjà environ à +1° par rapport au 19ème siècle et les effets se font ressentir tant anthropologiquement qu’écologiquement.

L’économie et l’écologie : partenaires pour une équipe gagnante
Les scientifiques ont souligné que les émissions de gaz à effet de serre ont stagné, une bonne nouvelle. En effet, lors des trois dernières années la production des gaz provenant des combustibles fossiles s’est stabilisée. Ce phénomène n’avait été observé que 3 fois auparavant et était lié à des difficultés économiques (début 80’s, 1992 et 2009) ; cette fois-ci, le PIB des régions développées et en voie de développement du monde a augmenté d’au moins 3,1% parallèlement à cette stagnation. Quid de l’écologie stimulatrice d’une nouvelle économie plus saine et renouvelée. La transition écologique des pays est la nouvelle révolution économique qui promet des millions d’emplois et une sauvegarde de la planète. Il est juste temps de l’accélérer !

Sauve, sauvons, sauvez la planète en 6 points
La mission 2020 peut être atteinte grâce à la poursuite de différents objectifs, à différents niveaux. Tel un jeu vidéo (dont le fail pourrait nous coûter la vie), ces six grands objectifs sont les conditions sinequanone pour sauver notre peau, celle de nos enfants et préserver notre planète qui a quand même été plutôt cool avec nous jusqu’ici :
Objectif 1 : Faire monter le pourcentage d’énergies renouvelables à au moins 30% de la production d’électricité mondiale (certains pays sont déjà quasiment à 100%) ; ne plus autoriser de centrales de charbon après 2020 et ordonner la fermeture de celles qui restent (la Chine multiplie les initiatives pour produire de l’énergie verte et trouver des alternatives au charbon : continuons comme ça !)
Objectif 2 : Dé-carboner les immeubles et les infrastructures dans les villes d’ici 2050. Les villes doivent passer 3% de leurs bâtiments par an à un mode proche de zéro émissions (multipliez les éco-quartiers ! Plus il y en aura, moins ça coutera cher et moins ça polluera)
Objectif 3 : Passer à au moins 15% la part des véhicules électriques dans les ventes des véhicules neufs, doubler l’utilisation des transports en commun (prendre le métro devient une BA) ; passer à 20% le rendement du carburant des poids lourds et diminuer de 20% les émissions de gaz par kilomètre parcouru pour les avions.
Objectif 4 : Réduire la destruction des forêts et s’engager durablement dans la reforestation (changeons nos habitudes de consommation alimentaires et vestimentaires pour sauver les forêts et les orang-outans et tous les autres ! Non, vraiment l’huile de palme (entre autres) c’est vraiment interdit), en effet, les émissions provenant de la déforestation et du changement d’usage des terres représentent 12% des émissions annuelles globales.
Objectif 5 : Augmenter l’efficacité énergétique et diviser par deux les émissions de l’industrie avant 2050 – les industries « lourdes » (pétrole, gaz, cimenteries, usines chimiques, aciéries…) représentent aujourd’hui plus d’un cinquième des émissions mondiales de gaz carbonique. Il y a du chemin à faire !
Objectif 6 : Le monde de la finance devrait laisser quelques miettes de son énorme gâteau en mobilisant mille milliards par an pour les actions en faveur du climat. Gouvernements et banques doivent émettre plus d’obligations vertes.
Les auteurs du rapport ont sagement écrit que l’« impossible n’est pas un fait, c’est une attitude ». Les tendances commencent seulement à s’inverser et il est capital de continuer, de redoubler les efforts de toutes parts, ensemble, pour sauver l’environnement qui nous a mis au monde. 3 ans les amis ! 3 ans.

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