Nouvelle étape dans l’affaire de l’agriculteur péruvien qui assigne devant le tribunal de Hamm (en Allemagne) le géant RWE.
Réchauffement climatique
Selon un rapport présenté lors de la COP23 en novembre dernier, les émissions liées à l’industrie devraient croitre d’environ 2% cette année et ainsi atteindre un niveau record. Ces estimations sont ainsi bien loin des promesses établies par les signataires de l’accord de Paris de garder le réchauffement climatique sous les 2 voire 1.5°C.
De plus, les pays dits « développés » et les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui sont les plus pollueurs, impactent surtout les pays dits « du sud » qui sont alors en première ligne des conséquences du réchauffement climatique et les moins à même de faire face aux catastrophes naturelles qu’il déclenche.
Les dommages causés
Saul Luciano Lliuya est originaire de Huaraz au Pérou. Localisé à 400km au nord de Lima sur la Cordillère des Andes, cet agriculteur et guide de montagne péruvien est aux premières loges pour constater et dénoncer la fonte des glaces spectaculaire qui s’aggrave chaque année. Outre la catastrophe climatique que cela représente, les lacs formés par ces fontes menacent dorénavant les habitations des alentours.
Ainsi, soutenu par l’ONG environnementale Germanwatch, cet homme a décidé de contraindre les entreprises responsables de la pollution à grande échelle, et donc du changement climatique, à payer les dégâts causés. En ligne de mire il y a donc RWE, un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre du monde, qu’il assigne devant le tribunal de la ville de Hamm en 2015.
Une demande finalement entendue
Cet agriculteur souhaite que le géant RWE finance les travaux de sécurisation contre les risques d’inondations au sein de sa vallée. Jugée irrecevable en première instance, la plainte a été examinée en appel par la suite. C’est ainsi que le 30 novembre dernier, la justice allemande a accepté d’examiner la demande de Saul Luciano Lliuya. En effet, la cour d’appel de Hamm (en Allemagne) a finalement estimé sa demande « recevable » et lance une série d’expertises sur les effets.
Cela représente une belle victoire pour l’agriculteur péruvien ainsi que l’association qui l’accompagne. Celle-ci précise dans un communiqué :
« La cour a assez clairement laissé entendre que les gros émetteurs comme RWE avaient fondamentalement l’obligation d’aider les victimes du changement climatiques dans les pays pauvres. »
De son côté, RWE, qui représente 0.5% des émissions mondiales de CO2 depuis le début de l’industrialisation, évoque une demande « injustifiée » et précise qu’il n’est « pas possible d’imputer juridiquement à un émetteur particulier des conséquences spécifiques d’un changement climatique. »

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