Samedi 15 avril, la Syrie a été de nouveau dévastée. Un attentat kamikaze mené contre un convoi de bus transportant des milliers de civils favorables au régime de Bachar-al-Assad a provoqué la mort de 126 personnes. Une nouvelle photo bouleverse alors la toile : celle d’un photographe syrien, en pleurs, ravagé, seul au milieu d’un décor apocalyptique.
C’est l’une des attaques-suicides les plus meurtrières en plus de six ans de guerre : 126 personnes dont 68 enfants ont été tués dans cet attentat kamikaze qui n’a pas encore été revendiqué d’après l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH). L’attaque visait un convoi de bus qui devait évacuer des populations chiites venant de Foua et Kafraya, des zones loyales au régime de Bachar-al-Assad. Cette opération d’évacuation prenait place dans le cadre d’un accord ponctuel entre les rebelles et les forces armées royalistes. Mais voilà qu’un désaccord entre les belligérants a bloqué le convoi (d’une dizaine de bus) pendant plusieurs heures à Rachidine, une banlieue rebelle de la ville d’Alep, là où a eu lieu l’explosion. Le kamikaze a alors lancé sa camionnette piégée contre le convoi, entrainant dans sa chute des centaines d’innocents qui avaient quitté leur foyer pour trouver la paix. « Le bilan ne cesse de s’alourdir.


Il y a des centaines de blessés » a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, à l’AFP. On déplore à l’heure actuelle 126 morts, dont 109 sont des habitants de Foua et Kafraya (les localités pro-régime) et les autres des rebelles ou des travailleurs humanitaires.
Abd Alkader Habak, un photographe syrien, était sur place lors de l’attentat-suicide. Quand la détonation retentit et qu’il voit toutes ces personnes, prisonnières des flammes ou écroulées par terre, il se précipite pour aider à évacuer les enfants des lieux de l’incident. Mais comment supporter une telle horreur ; des dizaines d’enfants sont déjà morts ou agonisent. Abd Alkader Habak s’effondre, à genoux sur le sol, en pleurs, tandis que la camionnette meurtrière brûle encore derrière lui. A côté de lui un enfant gît inanimé, vraisemblablement décédé, rappelant terriblement l’image du petit Aylan. L’image a évidemment troublé la communauté des internautes, qui ont apporté leur soutien au photographe mais surtout à toutes les victimes innocentes qui souffrent des affres de la guerre. Abd Alkader habak a publié quant à lui sur son compte Twitter : « Ce que mes collègues et moi avons fait aujourd’hui devrait inspirer en humanité ceux qui ont participé à la tuerie des enfants de Khan Sheikhan. »

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