Greenpeace n’a pas fini sa bataille contre Petit Navire. La marque de thon soulève l’indignation de l’ONG en utilisant des pratiques destructrices pour les espèces.
Petit Navire et la pêche au thon
Petit Navire est le leader du thon en boite sur le marché français. La marque s’est associée à WWF France en faveur de la préservation des océans depuis 2014 et valorise les pratiques de pêche responsables, inscrites au cœur de ses valeurs. Sur son site internet, on y trouve de nombreuses réponses aux problèmes liés à la pêche et la mise en avant des principes responsables développés par le label MSC (Marine Stewardship council).
Mais aujourd’hui encore, l’organisation internationale n’en a pas fini avec la marque leader de thon en conserve. Vous vous souvenez peut-être de cette vidéo de Greenpeace publiée il y a deux ans « l’Histoire de Petit Navire et la pêche au thon », ou encore des actions menées en mai dernier contre la conserverie Petit Navire de Douarnerez. La colère de Greenpeace est due aux pratiques de pêches utilisées par l’enseigne, notamment le dispositif de concentration de poissons (DCP). Les DCP consistent à attirer les poissons dans un « faux récif » pour ensuite refermer un filet sur eux. Ainsi, des ancrages en béton sont placés au large des bandes côtières. Ils sont reliés à des mâts métalliques et des bouées afin de marquer l’endroit en surface. Le long des colonnes, divers matériaux sont attachés et créent au fil du temps, un écosystème qui accueille toute sorte d’espèces. Selon l’organisation mondiale, cette pratique est ravageuse pour les océans car elle augmente de manière significative les captures de thons (y compris juvéniles), mais également les prises d’espèces non ciblées. Le taux de prises « accessoires », serait deux à quatre fois supérieur à celui de la pêche sans DCP.

De plus, le thon albacore, qui compose la majorité des conserves sur le marché français ne dispose pas de quotas de pêche. Dans l’océan Indien il est massivement surpêché par rapport au renouvellement de stock. La CTOI (Commission des thons de l’océan Indien), se dit alarmée de la surexploitation du thon albacore, mais également de la facilitation de pêche de masse que représentent les DPC. D’après un laboratoire indépendant, deux boites de Petit Navire sur vingt contiendraient du thon albacore même quand l’étiquette indiquerait « thon obèse ».
La demande de Greenpeace
La pressions des ONG à fait modifier les techniques de pêches de plusieurs industriels mais ce que souhaite Greenpeace, c’est l’abandon de la part de Petit Navire de la pêche avec des DCP. Selon Hélènes Bourges, chargée de la campagne Océans à Greenpeace, « Petit Navire ne peut garantir la traçabilité de ce que contiennent ses boîtes, parce que la technique de pêche utilisée, le dispositif de concentration du poisson, prend tout ce qui passe autour, sans égard pour les différences d’espèces. La marque doit arrêter de vendre du thon pêché avec cette pratique ». L’organisation souhaite que le leader s’aligne avec ses ambitions en matière de pêche durable en utilisant les techniques de pêches à la canne, à la ligne de traine ou à la senne sans DCP.
Face à cela la réponse de Petit Navire sur ce système de pêche est qu’ils : « considèrent qu’il n’existe pas aujourd’hui de méthodes de pêche parfaites et travaillent au quotidien à leur amélioration. La pêche à la senne avec DCP est une technique très ancienne qui est, selon nous, l’une des méthodes de pêche les plus efficaces et l’une des plus sélectives qui existe. Toutefois, nous entendons les inquiétudes de certaines partie-prenantes quant à son impact potentiel sur les écosystèmes et nous nous efforçons d’améliorer sans cesse cette méthode. » Ils précisent également que : « depuis 2015, notre propre flotte ne déploie que des DCP non maillants qui permettent de réduire très fortement les prises accidentelles d’espèces menacées et nous demandons aux flottes avec lesquelles nous travaillons de les utiliser. Nous avons également limité le nombre de DCP à 250 par bateau. »
Greenpeace souhaite des engagements publics et un vrai changement sur les méthodes de pêche et a publié un classement des thons en boite afin que « les consommateurs utilisent leur pouvoir pour faire changer les choses et rendent ce marché plus durable en faisant un choix éclairé ».
Sources : Greenpeace / Petit Navire / Le Monde / 20 Minutes

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