Madalyn Parker est une développeuse américaine en proie à quelques troubles d’anxiété. C’est avec une simplicité notable qu’elle a envoyé un mail à son patron pour lui notifier quelques jours d’absence afin de mettre fin à son état de vulnérabilité mentale. Sa réponse tolérante et encourageant a fait le tour des réseaux sociaux.
Pas de place pour l’invisible
Quoi de plus normal que prendre quelques jours pour une angine, une grippe ou une jambe cassée ? Tant que cela se voit, il est possible de manquer quelques jours de travail. Cependant, lorsque le mal est intérieur, lorsque la fatigue est telle que la concentration fuit, lorsque les idées s’embrument parce que notre santé mentale est à plat, nous sommes pris par la honte. Nous trouvons des excuses car cela ne se fait pas. Les soucis de santé mentale ne sont que trop peu reconnus et sont trop souvent la cause d’un présentéisme inefficace ou de malhonnêteté forcée. « Ne t’en fais pas, c’est bientôt le week-end ! », « Mais, tu ne reviendrais pas de vacances, toi ? » : c’est ce que se risque à entendre les rares qui assument leur état de vulnérabilité mentale.
« Tu es un exemple pour nous tous. »
Madalyn Parker se sent assez bien dans son entreprise car elle a écrit noir sur blanc, via un mail commun « Je serai absente du bureau aujourd’hui et demain pour me concentrer sur ma santé mentale. J’espère revenir la semaine prochaine en pleine forme et en pleine santé. » Pas d’yeux levés, de pouffements ou d’élucubrations sur ce « qu’elle ferait vraiment », son employeur a répondu avec simplicité et encouragement « Je tenais à te remercier personnellement pour les courriels que tu envoies comme celui-ci. Chaque fois que tu le fais, je m’en sers comme un rappel de l’importance d’utiliser les jours de maladie pour la santé mentale. J’ai de la difficulté à croire que ce n’est pas une pratique courante dans toutes les organisations. Tu es un exemple pour nous tous, et tu nous aides à éliminer la stigmatisation et à venir travailler avec nos pleines capacités ».



Assumer la vulnérabilité mentale
Le Canada et l’Australie font figures de pionniers de la reconnaissance de l’importance de la santé mentale. En effet, l’Institut Universitaire en Santé Mentale de Montréal estime que la santé mentale est responsable de 50% de l’absentéisme au travail et que la stigmatisation et la discrimination dissuadent la plupart des gens d’obtenir de l’aide.
Seulement 30% des gens en dépression cherchent de l’aide, non seulement parce qu’ils n’osent pas, mais aussi car ils ne savent pas reconnaître les symptômes pourtant omniprésents dans notre société. Stress, déconnexion avec la nature, surmenage, fatigue mentale sont autant de pathologies qui méritent un traitement et du repos, au même titre que n’importe quelle maladie. Il est temps pour les hommes, pour les femmes, pour l’économie et pour la société de reconnaître la vulnérabilité mentale, non seulement sur le papier, mais dans nos perceptions.

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