Une étude américaine vient de publier des résultats plus que probants dans la recherche contre le cancer. Un simple test sanguin permettrait de détecter la présence d’un cancer dans 70% des cas.
Un nouveau pas dans la recherche contre le cancer
Des chercheurs de l’université de Johns Hopkins, située à Baltimore aux Etats-Unis, ont publié une étude le 18 janvier 2018 au sein de la revue Science.
Les résultats mettent en avant la fiabilité d’un nouveau test sanguin, « CancerSEEK », capable de détecter, de manière précoce, les huit cancers les plus fréquents. Ces cancers, dépistés avant même l’apparition de symptômes, ont été détectés dans 70% des cas. Ces résultats surprenants permettent ainsi d’envisager un test universel de dépistage. Ainsi, l’équipe de chercheurs souhaite breveter ce test et estime à 500 dollars le coût d’un échantillon.
« C’est un montant très intéressant, car il se situe dans la gamme des autres tests de dépistages du cancer tels que la coloscopie » explique Anirban Maitra, pathologiste moléculaire du MD Anderson Cancer Center.
Alors que cette étude a été réalisée sur un peu plus d’un millier de patients, dont la tumeur ne s’était pas encore propagée, les chercheurs souhaitent déjà mettre en place une étude plus approfondie. En effet, celle-ci porterait sur 50 000 femmes de 65 à 75 ans n’ayant jamais eu de cancer, et ce durant 5 ans. Selon eux, cela permettrait de déterminer si ce test peut, oui ou non, détecter de manière « systématique » la présence d’une tumeur dans le sang.

Détecter au plus tôt
« La majorité des cancers localisés peuvent être guéris par la chirurgie seule » précisent les auteurs de l’étude, mais encore faut-il pouvoir le détecter avant la création des métastases.
En effet, les cancers résultent de « mutation » dans l’ADN, de cellules du corps. Cela leur donne ainsi la capacité de proliférer sans aucun contrôle du système immunitaire. Les cellules cancéreuses vont ensuite se répandre dans le corps et créer ce qu’on appelle les « métastases ». Mais selon les chercheurs, « pour de nombreux cancers chez les adultes, il faut de 20 à 30 ans » pour que ces cellules se répandent. Pouvoir les détecter au plus tôt changerait tout.
Les techniques de cette expérience se sont éloignées des approches passées. Les chercheurs de Johns Hopkins ont décidé de « séquencer » des parties des seize gènes, identifiés comme ceux qui mutent le plus souvent. Ils ont par la suite ajouté huit biomarqueurs de protéines présentées comme étant caractéristiques des cancers les plus courants. Cela a permis d’augmenter la sensibilité du test, afin de savoir quel tissu de l’organisme était affecté.
Ainsi, sur les 1005 patients de l’étude (atteints d’un des huit types de cancer les plus communs), le taux de détection avant les métastases a varié de 33 à 98%. Pour les cancers de l’ovaire, de l’estomac, du pancréas, et de l’œsophage, la sensibilité était de 69% et plus.
Certaines craintes sont exprimées face à ce test, comme celles de tester un patient « faussement positif » en raison de maladie inflammatoire. Selon le Dr Papadopoulos, chaque cas est évalué médicalement, la question ne serait donc pas tant « le surdiagnostic mais le surtraitement. »

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