Depuis 1950 la population n’a cessé de croitre atteignant aujourd’hui quasiment 7 milliards d’habitants. Les prévisions pour 2050 annoncent 3 milliards d’individus de plus. Comment sera-t-il possible de nourrir 9 milliards d’individus face aux enjeux économiques et écologiques de notre époque ?
Des disparités grandissantes
Dans le monde, 800 millions de personnes sont sous alimentées, des centaines de millions vivent sans eau potable et la moitié de la population vit avec moins de 2 euros par jour. Dans les pays riches, à l’inverse, le niveau de vie a augmenté et entraine une consommation accrue. Nous consommons toujours plus et les ressources naturelles ne pourront bientôt plus se renouveler assez vite pour satisfaire notre (sur)consommation.
« Si tous les habitants de la terre vivaient comme nous, il faudrait deux planètes supplémentaires pour satisfaire leurs besoins ! » Yann Arthus Bertrand a déjà tiré la sonnette d’alarme en 2007 avec son projet « développement durable, pourquoi ? ». Sachant que nous n’avons pas d’autres planètes à disposition, que nous serons 3 milliards d’individus de plus à nourrir d’ici 2050, et que cette planète devra encore accueillir de nombreuses générations, la question se pose : comment concilier cette forte croissance démographique tout en préservant l’environnement ?

Y a-t-il des solutions ?
Il faudrait économiser les ressources tout en polluant moins, changer nos habitudes de consommation et réduire les inégalités tout en faisant reculer la pauvreté. Plus facile à dire qu’à faire. Une équipe de chercheurs internationaux a répondu à ces questions lors d’une étude publiée le 12 octobre dans la revue Nature. L’équipe a ainsi mis en place 5 points visant à mettre en avant des solutions durables :
– Améliorer le rendement agricole : L’étude met l’accent sur le manque de moyens financiers et matériels, notamment en Afrique et Amérique Latine, qui ne permet pas aux productions d’atteindre leur efficacité maximale.
En effet, la production mondiale est assurée par 570 millions exploitations dont 84 % font moins de 2 hectares. Bien que souvent familiales et de petites tailles, ces exploitations permettent, quand elles sont soutenues par des politiques appropriées, de créer les ¾ de la production agricole mais assurent également 40 % de l’emploi mondial.
– Optimiser les apports aux cultures : Les chercheurs nous disent que la gestion actuelle de l’eau, des nutriments et des produits chimiques sur les terres cultivées est bien trop inégale. Il faudrait ainsi optimiser cette utilisation selon les écosystèmes.
– Privilégier la consommation humaine directe : Nourrir le bétail ou produire des agro carburants limite parfois la production/consommation directe. Selon FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les pâturages (qui servent à nourrir nos amis les bêtes) couvrent 26% des terres de la planète sans compter les pôles (soit 3,38 milliards d’hectares) tandis que les cultures (terres exploitées pour la production) ne représentent que 12 % (avec 1,53 milliard). On apprend également que 60% des céréales produites dans le monde sont consommées par les animaux.
– Réduire le gaspillage : La FAO nous informe ici encore que 30 à 60% de la production finit jetée, décomposée, ou perdue lors de l’acheminement. Ainsi, la réduction de ces pertes permettrait une augmentation de 50% de nourriture disponible pour la consommation.
– Enrayer l’expansion des terres agricoles aux dépens des forêts : Il faudrait ainsi inciter à la préservation des arbres, notamment financièrement, valoriser et développer l’écotourisme et les certifications.
Cette étude permet ainsi de balayer et de remettre en exergue des données et solutions souvent oubliées. Ici encore, nous voyons que le partage des richesses, le développement durable, l’agriculture durable, ainsi que la solidarité internationale restent donc les premières alternatives à mettre en place pour sauvegarder notre belle planète.
Sources : Mtaterre / Le Monde / Nature / Alternatives Économiques / Éducation.Gouv

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