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Notre planète se réchauffe et notre marge de manoeuvre se réduit dangereusement

La géo-ingénierie solaire pourrait diviser par deux l'augmentation globale des températures sans aggraver le changement climatique.

La géo-ingénierie solaire

Un aérosol appelé dioxyde de soufre, réfléchissant la chaleur du soleil comme un gaz volcanique, diffusé par des avions à haute altitude dans l’atmosphère. Ce procédé de géo-ingénierie solaire constituerait une solution sans danger permettant de réduire le réchauffement climatique. C’est le résultat de l’étude « Halving warming with idealized solar geoengineering moderates key climate hazards » (« Réduire de moitié le réchauffement grâce à la géo-ingénierie solaire atténue les risques climatiques majeurs ») parue le 11 mars dans Nature Climate Change.

Passant en revue les conséquences potentielles pour les pluies, les températures et les tempêtes, le rapport conclut que la géo-ingénierie solaire pourrait diviser par deux l’augmentation globale des températures sans aggraver le changement climatique.

L’objectif 2°C

Alors que l’Agence internationale de l’énergie a annoncé une augmentation de la consommation pétrolière pour les cinq prochaines années, l’objectif d’un réchauffement climatique inférieur à 2°C d’ici 2100 semble de moins en moins atteignable. Il s’agit pourtant du chiffre fixé par l’ONU pour éviter les conséquences dramatiques du changement climatique, telles que la montée des eaux ou les vagues de chaleur meurtrières.

Crédit Photo : Dan Gold

En 2018, dans son rapport sur les conséquences d’un réchauffement global de 1,5°C, le Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique (GIEC) laissait entrevoir la possibilité d’un réchauffement climatique inférieur à cette température. Pour cela, l’unique solution s’avérait d’employer à grande échelle des méthodes d’élimination du CO2, dont des procédés chimiques (capture du CO2 dans l’atmosphère, production de bioénergie grâce à la capture puis la séquestration du carbone…).

Sans recours à la géo-ingénierie

Une autre étude, également publiée le 11 mars dans Nature Climate Change, apporte une réponse à ce rapport. Ses auteurs ont réévalué l’objectif 2°C en prenant en compte d’autres facteurs. Parmi eux, l’hypothèse que les dépenses allouées à la réduction des émissions carbone seraient inférieures à 3 % du PIB mondial annuel, et qu’il n’y aurait aucun recours à la géo-ingénierie ou aux technologies pour éliminer le carbone.

Sur un total de 5,2 millions de scénarios climatiques possibles, ils en ont conclu que les émissions carbone devraient être réduites à zéro avant 2030 dans tous les pays de la planète.

Les risques de ces nouvelles technologies

Les scientifiques mettent ainsi en garde contre les méthodes d’élimination du dioxyde de carbone envisagées par le GIEC :

« Le déploiement massif de nouvelles technologies non éprouvées pourrait bien être un pari irresponsable et inapproprié lorsque les conséquences d’une déroute sont potentiellement catastrophiques. »

En effet, si la géo-ingénierie solaire suscite de grands espoirs, elle reste sujette à de lourdes incertitudes. David Keith, un des coauteurs de l’étude « Halving warming with idealized solar geoengineering moderates key climate hazards », reconnaît d’ailleurs que de plus amples recherches sont essentielles pour connaître ses coûts, ses limites et ses risques avant de la mettre en œuvre.

Les expériences sur la géo-ingénierie solaire restent jusqu’à présent très théoriques, et pourraient ne pas refléter avec précision ses conséquences sur le monde réel.

Marine Wolf

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