La production du nouveau maillot des Bleus a débuté au nord-est de la Thaïlande. Vendu 85 euros en France, son coût de production entraine la polémique.
Depuis une dizaine d’années, le géant Nike a délocalisé sa base industrielle de la Chine (dont les salaires sont devenus trop élevés) vers l’Asie du Sud-Est. Indonésie, Vietnam et Thaïlande sont donc devenus les usines phares du groupe. La Thaïlande, avec ses 30 usines et ses 37 000 ouvriers, traite donc les produits « techniques » dont les maillots de football. Après la victoire des Bleus, un nouveau maillot à deux étoiles est déjà en fabrication.
« Comme toujours, une infime partie sera fabriquée en Pologne ou en Turquie pour ne pas priver le marché des premières demandes. Mais le gros des tuniques sera made in Asia et sans doute made in Thaïlande pour des raisons de coûts de production », explique Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Ethique.
En effet, les usines polonaises (270 employés) ou turques (2 000 ouvriers) ne pourraient réaliser l’ensemble de la production. Néanmoins, très soucieuse de son image et des attaques sur le « non-respect des conditions de travail », la marque a entièrement sous-traité sa production pour le maillot des champions.
En effet, en Thaïlande, deux sociétés se partagent la fabrication des maillots de football. Celles-ci ont transféré leurs usines principales dans le nord-est du pays. Toujours en recherche d’économies, les salaires exercés (180 euros par mois) y sont inférieurs à ceux de la capitale (250 euros environ). Selon l’ONG Clean Clothes, les méthodes de production sont « optimisées » en permanence : « réduction des minutes passées par ouvrier sur chaque maillot, automatisation et flux ultra tendus » affirme-t-elle.
En effet, selon une ancienne ouvrière de l’équipementier, la firme impose des règles strictes à ses employés, interdisant toute communication extérieure et adhésion à un syndicat.
Pour la fabrication, les premiers lots, des huit millions de maillots frappés des deux étoiles, devraient arriver d’ici trois semaines en France. Alors que son prix de vente dans l’hexagone est annoncé en moyenne à 85€, sont coût unitaire de production est de moins de 3 euros, taxes douanières incluses.
Une marge colossale pour Nike qui devrait atteindre des chiffres astronomiques pour ce nouveau maillot deux étoiles.
La marque n’a pas souhaité répondre aux médias malgré les diverses sollicitations auprès de ses sièges français et asiatiques.