Cela faisait partie des objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 : réduire à 50% la part d’énergie nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025. Lundi 10 juillet, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, a annoncé que, pour répondre à cet objectif, il faudrait fermer « un certain nombre de réacteurs », « peut-être jusqu’à 17 ».
D’après EDF, la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité française est de 77%. Aujourd’hui, la plupart des réacteurs français arrivent en fin de vie et l’Autorité de Sécurité Nucléaire (ASN), relayée par Greenpeace, a averti du danger d’une prolongation de vie des réacteurs. En effet, celle-ci estime qu’il est dangereux de continuer à faire tourner des réacteurs au-delà de leur quarantième année de vie. Or, d’ici 2025, 2/3 des réacteurs français auront 40 ans. EDF avait proposé un plan (onéreux) pour remettre sur pieds le parc nucléaire en France mais, bien heureusement, il semblerait que le gouvernement ait décidé de prendre une autre voie.
Quelques jours avant la COP21, le gouvernement de François Hollande via la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, avait voté une loi de transition énergétique pour poser les fondations d’un nouveau modèle énergétique en France. La loi comprenait à la fois des dispositions en faveur de l’économie circulaire et de la gestion des déchets, et l’objectif de réduction à 50% de la part de l’atome dans la production d’électricité en France. Si cette loi était passée plus ou moins inaperçue à l’époque, il semblerait bien qu’Emmanuel Macron souhaite la faire passer comme l’une de ses initiatives. En effet, il avait ajouté à son programme de campagne l’objectif de réduction de la fracture énergétique (déjà prévu par la loi donc).
Quoi qu’il en soit, Nicolas Hulot a annoncé sur RTL ce matin : « chacun peut comprendre que pour tenir cet objectif, on va fermer un certain nombre de réacteurs (…) laissez-moi planifier les choses, ce sera peut-être jusqu’à 17 réacteurs, il faut qu’on regarde », ajoutant « chaque réacteur à une situation économique, sociale et même de sécurité très différente ». Il y a actuellement 58 réacteurs nucléaires en état de marche en France. Difficile de savoir si, même en fermant ces 17 réacteurs, l’objectif fixé par la loi de transition énergétique pourra être atteint. On espère également qu’en parlant des « situations » des différents réacteurs, le ministre évoque implicitement ceux présentant des anomalies (comme à Fessenheim ou à Flamanville) qui doivent être fermés en priorité.
Ce nouvel engagement vient se rajouter au plan climat qui a été présenté jeudi par Nicolas Hulot ainsi qu’à l’annonce par Emmanuel Macron d’un sommet sur le Climat en France d’ici décembre 2017. L’objectif annoncé par Nicolas Hulot devrait quant à lui ravir les militants antinucléaires qui réclamaient la fermeture d’au moins 15 réacteurs. L’enjeu reste d’assurer la sécurité et la fermeture à terme des autres réacteurs du parc nucléaire français et d’encourager le développement des productions d’énergies « propres » !

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